Les Chroniques de l'Imaginaire

L'odeur de la poussière chaude (Aâma - 1) - Peeters, Frederik

Un homme est allongé sur le sol d'une planète rocailleuse. Il est la tête en contact avec le sommet d'une sorte de petit volcan. Qui est-il ? Pourquoi est-il là ? Il n'en a pas la moindre idée. La seule image qui lui revient clairement est celle de Lilja, sa fille. À part ça ? Rien. Il entend bientôt des bruits. Des bruits de pas. Il attend et vois un robot singe avec les jambes rasées venir à lui. Il se présente : Churchill, robot sur mesure là pour protéger, principalement. Il appelle l'homme Verloc. Verloc doit tutoyer Churchill. Ils sont apparemment sur la planète Ona(ji).

Verloc veut savoir ce qu'il fait ici. Churchill ne lui répond pas directement et lui tend un carnet. Le carnet de Verloc. Il va devoir lire ses propres souvenirs tout en rejoignant la colonie de la planète. Elle peut être dangereuse, malgré la présence de Churchill. Verloc va donc découvrir qui il est. Un homme qu'on ne rêve pas vraiment d'être. Mais qui a vécu des choses incroyables. Comme Verloc et le lecteur vont le découvrir.

L'odeur de la poussière chaude est le premier tome d'Aâma, la nouvelle série où Frederik Peeters est seul aux commandes. C'est assez particulier. Je suis resté perplexe pendant pas mal de temps. Pourquoi ? Parce qu'on a l'impression de lire une bande dessinée des années où Philippe Druillet nous pondait de nouvelles aventures de Lone Sloane. L'univers graphique de Peeters n'est pas le même que celui de Druillet, mais cela semble anachronique. Et j'avoue que cela m'a pas mal dérangé pendant la lecture. Puis, avec le recul, je me suis dit que c'était aussi peut-être une des forces de cette bande dessinée. Parce qu'il est clair qu'elle n'est pas dans les canons actuelles. Je ne dirais pas qu'elle sera ma bande dessinée de chevet, mais elle a les atouts pour se démarquer de toute la production actuelle.

Pour ce qui est de l'histoire, on avance petit à petit en découvrant Verloc. C'est un anti-héros complet. Fauché, raté, il trouve en son frère une sorte de porte de secours, sans savoir vers quoi elle mène. Peut-être aurait-il dû rester dans son monde ? Nous ne connaissons pas encore toute l'histoire. Par exemple, ses notes ne nous disent pas encore pourquoi nous l'avons retrouvé à cet endroit dans les premières pages. Il faudra patienter pour le savoir.

Après un temps d'adaptation, la lecture d'Aâma est finalement plaisante, riche, puisque de 86 pages, et originale.