Eva est présentatrice à la télévision. Son fond de commerce : le sexe. Ou plutôt les aventures sexuelles des célébrités. Elle se considère comme une femme libérée et à l'esprit ouvert, et l'érotisme tient une grande place dans sa vie. Dans le train Paris-Venise, elle va faire la connaissance de Donatien Casanova, et découvrir qu'il lui reste encore bien des choses à apprendre en matière de sensualité...
J'ouvrais ce livre avec pas mal de préjugés : j'aime beaucoup le trait de Manara, en revanche j'apprécie beaucoup moins les pratiques sado-maso. Et bien L'art de la fessée est totalement à l'opposé de ce que j'imaginais. Les propos de Jean-Pierre Enard sont empreints d'amour et de respect envers les femmes. Ici, il n'est jamais question d'humilation ou de douleur. Personne ne force personne, la fessée est une pratique consentie entre les partenaires et le but est que chacun y trouve du plaisir. Casanova a beau porter le prénom du marquis de Sade, il ne suit pas ses préceptes...
Curieusement, j'ai été un peu plus déçue par le travail de Manara. Si ses femmes sont toujours aussi apétissantes, la vision qu'il propose de Casanova ne colle pas avec l'image mentale que je m'en serais fait si j'avais découvert le texte sans illustrations. Les sourcils froncés, la bouche tordue en rictus, la langue sortie, il ressemble plus à un satyre qu'à l'épicurien qu'Enard décrit dans son texte. Mais ce n'est qu'un avis personnel, et il faut être honnête, ce sont bien les formes et les postures des femmes qui retiennent l'attention dans ce livre.
Une excellente découverte pour moi donc, et un ouvrage qui mérite de figurer dans nombre de bibliothèque.