Echigoya est l'héritier de dix générations de tisserands des plus belles étoffes du pays. Cependant, lui, n'a connu que plaisir et oisiveté, il est donc incapable de reprendre les affaires. Il voit ainsi sa fortune dilapidée au profit des jeux d'argent. Seule une servante et son chat lui restent fidèles. Comment feront-ils pour veiller sur leur maître insouciant ?
Le chat bonheur est l'un des plus beaux contes que j'ai eu à lire. Le texte est clair et plein de poésie. On se laisse emporter par les mots et la douceur des illustrations. Les couleurs sont pastelles, la présence du rouge, dans les fleurs et sur le décor, apporte la touche de caresse souhaitée. Certains détails sont floutés donnant l'impression d'être un rêve. Quant aux autres images, elles sont nettes pour représenter la dureté de la réalité. On y trouve donc un très bel ensemble entre les mots et les illustrations qui nous enveloppe tout au long du récit.
Quant à l'histoire, on lui reconnait ici les maux d'une société vivant sur ses acquis. L'édition Chan-Ok élargit ses horizons en éditant, pour la première fois, un conte japonais. Dans la plus stricte tradition, celui-ci parle du respect de ses ancêtres. Ici, le jeune Echigoya dénigre le travail de ses aïeux en dilapidant l'argent de leurs efforts en jeux d'argent.
Or, quand tout va mal, notre héros se tourne vers ses fidèles serviteurs : le chat et sa vieille gouvernante. Par amour pour leur maître, ils sont prêts à tout sacrifier. Echigoya se rendra-t-il compte de leurs dévouements ? Saura-t-il changer avant qu'il ne soit trop tard ?
J'ai adoré Le chat bonheur pour les valeurs qu'il transmet et pour l'ambiance feutrée qui entoure le lecteur. Un ouvrage parfait tant dans ses illustrations que dans son texte : un véritable coup de cur. Tous mes vux à l'auteur Qu Lan dont Le chat bonheur est son premier album.
