Nous sommes à Londres, dans une salle de spectacle de troisième rang de l'East End, le Merry Minstrell. Un certain Bloody Percy, un brigand notoire à l'air faussement dandy, demande l'argent permettant de payer la protection d'un certain Henry. La somme demandée est de plus en plus importante, et le vieux propriétaire des lieux ne peut plus payer. Percy le sait bien, mais cela l'amuse, visiblement. D'autant que le vieux Corbett a une très jolie fille, Grace Corbett. Une fille dont un vrai lord vient de tomber amoureux : un garçon du nom de Neville Asprey.
La famille de Lord Neville Asprey n'apprécie pas vraiment que ce dernier aille s'encanailler dans ces sombres quartiers de l'East End. Elle a ainsi demandé à un certain Sherlock Holmes d'enquêter sur les faits et gestes de leur fils. Mais le célèbre détective est pour le moins occupé, maintenant qu'il a enfin un adversaire à sa taille à Londres, en la personne d'un certain Moriarty... Alors, ce sont les trois gamins des environs qui sont envoyés par le détective au Merry Minstrell pour enquêter.
Ainsi, Charlie, Billy Fletcher, Tom et le chat Watson se retrouvent au coeur d'une soirée arrosée, jusqu'à ce qu'une vitre explose et que l'établissement parte en flammes. Les trois gamins en question parviennent à sauver à la fois Neville Asprey et Grace Corbett, qui est inquiète pour son établissement, certes, mais aussi pour son père qui a été blessé pendant l'incendie. L'occasion est belle pour Neville de proposer son aide et tout son patrimoine à la jeune fille dont il est amoureux.
Nous en sommes ici aux tout débuts de ce troisième tome dont il n'est pas question de dévoiler quoi que ce soit ici. Et pour la première fois... On aperçoit Sherlock Holmes ! Et même plutôt longuement dans ce tome... Le célèbre détective est parfaitement croqué et crédible, et correspond à ce qu'on pouvait imaginer. Cette remarque est d'ailleurs valable pour tous les personnages rencontrés dans ce tome (et même dans la série). Etien frappe une nouvelle fois très fort avec ce dessin extrêmement fin, détaillé et soigné.
Ainsi, même si le scénario est loin d'être en reste, particulièrement dans ce tome, force est de constater que le côté graphique est un véritable point fort ici. C'est bien simple, il n'est pas une case dont on pourrait se dire qu'elle est bâclée, ou en-dessous du lot. Les angles de vue sont parfaitement trouvés, les personnages sont magnifiques, aussi bien dans leurs expressions que dans les costumes qui nous plongent directement dans l'Angleterre de l'ère victorienne. Les bâtiments ou paysages londoniens sont eux-aussi extraordinairement soignés, et parfaitement mis en valeur par une colorisation absolument sans faille : du vrai grand art donc côté graphique, et félicitations bien basses à David Etien.
Côté scénario, c'est également très plaisant : le rythme de Djian et Olivier Legrand est bon, le lecteur ne s'ennuie pas une seule seconde. Certaines scènes sont drôles, et c'est également le cas pour certaines réparties. En bref, si vous ne connaissez pas encore cette série, il est clair qu'il va vraiment falloir vous y pencher avec un tome qui confirme tout le bien que nous en pensions (et il était inutile de confirmer étant donné la qualité des deux premiers tomes).