Une jeune femme est retrouvée, morte, sur un chemin de promenade. Son corps est nu, un A est gravé sur son ventre et à la place des yeux, deux trous noirs regardent le ciel. La victime, ainsi présentée, ne laisse aucun doute aux enquêteurs : c'est luvre d'un psychopathe, peut-être d'un tueur en série. Quelle sera donc la prochaine victime ? Cette fois-ci, un homme est retrouvé, nu, énucléé, un M gravé sur le corps. Seul, la présence d'une croix sème le doute. Ce second meurtre serait-il luvre du même tueur ?
Donne-moi tes yeux est une enquête passionnante. On observe deux inspecteurs partis sur la piste d'un serial killer. Attendant, malgré eux, les prochaines victimes, ils espèrent déchiffrer la personnalité du tueur et dénicher l'erreur fatale au meurtrier. Pour cela, Harald Lindmark se met dans la peau de l'assassin, retournant sur les lieux du crime pour de meilleures conditions. Cette technique est souvent utilisée par les profilers. Alors pourquoi pas ici...
Or on s'aperçoit que ces efforts sont vains, la piste du tueur en série serait peut-être fausse. L'auteur intercale le récit de l'enquête avec les témoignages des victimes. A travers un journal intime, une lettre de confession, on apprend les conditions de la mort et pourquoi les enquêteurs interprètent certains signes comme le schéma du tueur.
L'histoire est époustouflante par ce qu'elle révèle. Mais ce qui rend le livre encore plus déstabilisant est sa construction. L'enquête se déroule à travers des comptes-rendus, des documents qui s'accumulent : autopsie, interrogatoires, témoignages... Il est important de lire les titres de chapitre pour savoir qui parle : tueur, enquêteurs, victimes ?
Donne-moi tes yeux a constamment attisé ma curiosité par les crimes exposés et par la façon de présenter l'enquête. Cependant, j'ai été refroidie par des explications trop longues.