Erwan n'a toujours pas trouvé Pauline, mais ses investigations lui auront au moins permis de trouver Gaëlle, une bretonne comme lui, perdue dans un Paris envahi de SDF, et amie de Pauline. La capitale est particulièrement en effervescence, depuis qu'un nouvel accident a eu lieu dans le quartier de Stalingrad : un bus a foncé dans une terrasse bondée, et les morts sont nombreux. Bien triste, certes, mais cela permet à Erwan d'apercevoir Pauline dans le journal télévisé, sur les lieux de l'accident.
Alors, la filature reprend, en passant par les boulangeries du coin, afin de trouver celle où Pauline a ses habitudes. C'est aussi l'occasion pour Erwan et Gaëlle de faire plus ample connaissance : les deux jeunes gens connaissent tous deux maître Christo, le vieux maître d'Erwan aujourd'hui décédé, et Gaëlle se sent irrésistiblement attirée par le beau breton... Bientôt, les deux protagonistes apprennent que Pauline est maman, d'une petite fille qui porterait d'étranges lunettes de piscine. Une petite fille au teint très blanc...
C'est en Bretagne, dans la région de Guiguamp, que les retrouvailles vont se faire entre Erwan, Gaëlle et Pauline. Celle-ci se cache d'endroit en endroit, et a bien une étrange petite fille nommée Blanche. Une fille qui fait peur à Pauline, sa propre mère, pas seulement parce qu'elle a un physique et des yeux très particuliers, mais aussi parce que Blanche grandit anormalement vite, comme si elle n'était pas tout à fait humaine... Par ailleurs, Pauline jure ses grands dieux qu'elle ne connaît pas le père de Blanche. Et Elle pense que Gaëlle et Erwan devraient partir avant qu'elle se mette en colère...
Les critiques étaient mitigées sur le second tome de la série Le grand mort : les amateurs de fantasy, comblés avec le premier tome, n'avaient pas toujours apprécié les filatures et courses-poursuites dans le Paris légèrement futuriste que nous suivions. Rien n'allait plus à la fois dans la capitale, et aussi à la campagne, où des troupeaux entiers de vaches étaient décimés et brûlés. Une bien triste réalité donc. Avec ce troisième tome, la poursuite parisienne continue encore, avec pour toile de fond la personnalité étrange de cette petite fille loin d'être comme toutes les autres.
Alors, les critiques risquent d'être encore dures vis-à-vis de ce manque de fantasy. Quelle erreur, pourtant ! Ce tome se passe pour moitié à Paris, et pour moitié dans la campagne bretonne. Nous restons dans la réalité pendant la quasi-totalité du livre, mais pour autant, les personnalités des personnages restent merveilleusement fouillées. On ne peut que se demander comment Erwan s'en sortira entre son souvenir de Pauline, et l'idylle presque naissante avec Gaëlle.
Même Jérôme, le pote un peu accroc aux herbes d'Erwan, reste un personnage fouillé même s'il est secondaire. Et l'apothéose provient bien évidemment de Blanche ! Cette minuscule petite fille est diablement inquiétante, à la fois grâce au scénario et au dessin. Les astuces graphiques de Mallié ne manquent pas pour ne dévoiler les choses que petit à petit, et on ne serait pas étonné de voir cette petite fille se transformer en véritable démon, malgré son physique extrêmement frêle et blanchâtre...
En résumé, un tome très réussi, n'en déplaise à certains, où les choses se mettent en place de manière très efficace. Une excellente histoire de Loisel et Djian, dont l'actualité est actuellement servie avec la sortie en parallèle du troisième tome de Les Quatre de Baker Street, chez le même éditeur. Une série qui se poursuit parfaitement bien, et avec laquelle il faut compter. Définitivement...