Victor Thorpe est en approche d'un immense chateau qui appartient à un seul homme, le Lord le plus riche et le plus puissant, Lord Cavendish. Thorpe ne sait pas encore pourquoi il a été choisi par Cavendish pour être son seul et unique héritier. Cela fait des décennies que personne n'a aperçu le vieux Lord richissime. Aujourd'hui, Thorpe a rendez-vous avec lui dans la somptueuse bibliothèque de ce dernier. Un lieu grandiose, où Cavendish reste invisible, même s'il est hautement audible. Un Lord Cavendish qui ne demande qu'une seule chose à Thorpe pour que ce dernier hérite d'un véritable empire : boire une coupe de sang de Cavendish...
C'est ensuite Gabriella que nous retrouvons dans une jungle des Amériques du Sud. Gabriella est l'élue parmi les riches familles espagnoles pour devenir l'épouse de Hernan Torres. Mais l'expédition qui l'accompagne est bientôt attaquée par une tribu vraisemblablement cannibale, et la bataille fait maintenant incroyablement rage dans cette jungle. Une bataille qui a des goûts beaucoup plus anciens et séculaires, entre un certain Vlad Dracula Tepes, et son frère Radu, dont le sang a pu parvenir jusque là...
Mais Vlad s'en étonne lui-même : il ne ressent pas les choses de la même manière, en fonction de son hôte. Ainsi, alors qu'il ne ressentait que la haine et le goût du combat lorsqu'il était Selim Bey, le voilà capable de ressentir des choses nettement plus humaines dans la peau de Gabriella. Notamment une attirance pour le fils bâtard de Torres. Et c'est avec un certain dégoût que la somptueuse jeune fille encore vierge va épouser le vieux Torres...
Et il faut ajouter une scène magnifiquement dessinée par le chinois Zhang Xiaoyu pour achever ce second tome de Les chroniques de Légion. Le premier tome avait fait mouche, et il avait l'avantage de contenir de très belles planches et une couverture de Mathieu Lauffray (Long John Silver...).
Ici, nous retrouvons Fabien Nury au scénario de cette préquelle de Légion, accompagné des trois autres dessinateurs de la série : l'espagnol Tirso (qui dessine la partie britannique de la vie de Vlad), l'italien Alberti (également à la couverture de ce second tome) et le chinois Xiaoyu (dont on peut admirer les très belles planches dans les deux tomes de Crusades, parus chez Les Humanoïdes Associés).
Nury poursuit ici les rencontres entre Vlad et son frère Radu, en nous comptant notamment une de leurs confrontations. Les flashbacks et les sauts dans le temps émaillent le récit, et nous font voyager à la fois dans l'espace et le temps, rendant les changements de dessinateurs au mieux fondés, au pire non remarquables (pour ceux que cela pourrait gêner).
Cette préquelle est une série d'une excellente qualité, qui n'a finalement plus grand chose à envier à Légion : une idée qui n'est donc pas là que pour faire de l'argent, mais un récit qui a un intérêt plus que certain !
