Les Chroniques de l'Imaginaire

La décrue (Les cités des anciens - 4) - Hobb, Robin

Sédric est bien content d'avoir été retrouvé par Carson le chasseur. Il ne sait trop comment il aurait pu avoir une chance de survivre sans son aide. Même s'il a réussi une chose dont il se croyait incapable, se battre et faire en sorte de se défendre pour que, finalement, un dragon dévore son agresseur, il sait pertinemment qu'il n'a aucune chance seul dans son canoë. Mais il a tellement de secrets à cacher qu'il ne sait comment se conduire avec Carson.

Sur Mataf, les choses commencent à se réorganiser. Le capitaine Leftrin doit trouver des occupations aux gardiens, mais cela se passe dans de bonnes conditions. Il y a bien sûr eu des dégâts et des pertes, mais il faut voir le bon côté des choses et poursuivre son chemin.

Thymara, de son côté, ne voit pas les choses de manière aussi optimiste. Certes, elle a survécu, sauvée par Sintara, mais elle a perdu Kanaï, son ami. Et tout ce que pourrait dire Tatou n'y change rien. Il l'aime et voudrait que les choses aillent plus loin entre eux mais elle met volontairement une barrière entre elle et toute affection. Elle ne veut être le jouet d'aucun homme, même Tatou. Pas pour l'instant. Surtout que sa blessure au dos lui fait de plus en plus mal. Elle ne se plaint pas pourtant.

Et Alise, dans tout cela, prend pleinement conscience de ce qu'il y a en elle. La force comme le courage. Et cela va lui faire faire des choix cruciaux pour son avenir.

Ce quatrième tome de Les cités des anciens est tout aussi passionnant que son prédécesseur. Pourtant, comme souvent avec Robin Hobb, on ne peut pas dire qu'il s'y passe vraiment grand-chose, ou plutôt que l'action est présente. Mais elle arrive à faire jouer ses personnages dans des relations complexes qui sont d'autant plus réelles, pour le coup. On ne sent pas des personnages figés et stéréotypés, mais bien de vraies personnes qui sont constamment mises face à des choix, des doutes, des peurs, des joies, des peines, bref tous les sentiments qui font la vie. Cela donne une dimension humaine et proche à toute cette histoire.

Dans ce tome, les relations évoluent à grande vitesse. Il semble que les paravents tombent petit à petit pour montrer les vraies personnes qui se cachaient derrière. Cela est parfois une bonne chose, parfois non. Mais en tous cas, cela fait avancer le récit, sans aucun doute. Ces quatre premiers tomes sont en tous cas à lire sans retenu pour ceux qui ont aimé L'assassin royal ou Les aventuriers de la mer. Dans le même monde mais pas du tout dans la même dynamique, cela reste pourtant du Hobb, sans aucun doute possible.

À dévorer sans modération.