Nous sommes en Juillet 1944, et quelque chose de très moche est en train de se passer. Des membres du groupe de résistance Honneur et Police arrivent au couvent de la Brosse-Montceaux afin de venir y chercher les armes qui y sont entreposées. Joseph Joanovici fait partie de ces hommes, et est plus connu sous le pseudonyme de Spass. Les curés se méfient, mais comme ils connaissent tous les autres membres du groupe, ils donnent les armes de bonne grâce.
Les forces alliées avancent bien, et c'est une question de semaines, voire de jours, avant que Paris ne soit libéré. Mais Joanovici est pris à la gorge : il doit dénoncer les curés aux allemands afin de conserver encore leur confiance, ainsi que l'endroit de la future réunion du groupe de résistance. Question de survie pour lui et les siens... Maintenant, impossible de se cacher ou fuir : il va falloir se méfier des alliés qui n'hésiteront pas à se venger de tous les profiteurs de la guerre. Alors, une action d'éclat doit avoir lieu dans l'autre sens...
D'abord, Joseph doit faire en sorte de ne pas être pris pour un traître par les membres survivants de Honneur et Police. En cela, un gosse de moins de vingt ans va jouer un rôle clé. Ce dernier est arrivé en retard à la dernière réunion simplement après avoir pris un peu trop de bon temps avec sa copine. Alors, les soupçons se portent naturellement sur lui. Dégueulasse, certes, d'autant que c'est Joseph en personne qui l'achèvera dans les sous-bois...
La libération de Paris pourra se faire maintenant en comptant énormément sur les forces présentes à l'intérieur de la capitale. En cela, Joseph peut donner un grand coup de pouce à la résistance : il connaît un endroit où de véritables montagnes d'armes sont stockées et mal gardées. Un coup d'éclat qui permettra de regagner la confiance de beaucoup...
Changement de veste avec ce quatrième tome ? Pas aussi simple que cela, étant donné que le virage avait déjà été amorcé dans le tome précédent. On retrouve avec ce quatrième tome un rythme totalement haletant. Ce n'est qu'une question de jours avant que Paris et la France ne soient libérés, et pourtant, Joseph et ses quelques hommes de confiance sont pris à la gorge et doivent faire preuve d'un abominable acte de traîtrise, qu'ils s'efforceront de masquer pendant toute la suite du tome.
Ce quatrième tome est plus épais que les précédents, laissant ainsi la place au scénario de bien se mettre en place, et de conserver ces quelques pages de pur bonheur, notamment lorsque ces deux héros de la Résistance sont fusillés en chantant fièrement, ensemble, la Marseillaise. Un moment de pure émotion tout à fait poignante. Et c'est cela qui fait le succès de la série. On passe de moments terribles où le lecteur a la tête dans le guidon, à des moments beaucoup plus intimistes, où les images sont plus importantes que les dialogues. En cela, Fabien Nury nous gâte...
Graphiquement, on reste sur un tome qui est tout à fait dans l'excellente continuité des précédents. La couleur est tout à fait réussie, et laisse la place à certains jeux de lumières qui éclairent certains regards ou certaines expressions qui ne trompent pas. La lisibilité reste tout à fait sauvegardée.
Un nouveau tome qui est une véritable réussite, avec un scénario une nouvelle fois complexe et parfaitement bien amené. Une série qui a fait ses preuves depuis bien longtemps...
