Nous sommes à Bénarès, en Inde. La ville est une des plus vieilles connues : le Gange y passe, et les gens viennent de loin pour venir y mourir. Les incinérations sur les bords du fleuve y sont ininterrompues, et les cendres, parfois avec encore des restes de cadavres, sont répandues dans le fleuve sacré. Bénarès est cependant une ville en ébullition : un tueur en série anglais y a été arrêté récemment. L'homme a tué de nombreux indiens sans défense, au gré de ses rencontres, afin de s'abreuver de leur sang...
A présent, c'est Mircéa Sparot, un journaliste anglais, qui arrive à Bénarès pour en savoir plus. L'homme a une petite amie indienne, Anji, qui est à Delhi depuis quelques mois. Deepak, le père d'Anji, a donné rendez-vous à Mircéa à Bénarès afin de lui parler de ce tueur en série anglais que tout le monde, à Londres, appelle le Vampire de Bénarès. Une fois sur place, Mircéa fait la connaissance de Babeloo, un jeune guide de douze ans à la dentition proéminente. Babeloo connaît Bénarès comme sa poche, et les deux compagnons partent à l'endroit du rendez-vous avec Deepak.
Mais l'immeuble en question a été incendié. Les morts et les blessés se comptent par dizaines. C'est un véritable chaos à Bénarès, où plusieurs attentats ont eu lieu, sans que l'on sache s'il s'agit d'actes d'Al-Qaïda, ou d'actes du parti d'extrême droite ultra-conservateur, qui souhaiterait que les musulmans soient désignés, afin de gagner les futures élections... Toujours est-il que Deepak reste absolument introuvable. Seul un petit carnet rempli de notes sur le tueur anglais, et un étrange collier avec une immense griffe, sont retrouvés à l'hôtel de Deepak.
Voilà pour un petit tour d'horizon de ce qui attend le lecteur dans ce premier tome de la série Le Vampire de Bénarès, prévue en trois tomes. Bien évidemment, le carnet retrouvé donne plusieurs pistes, qui sont autant de prétextes pour visiter différents lieux de la ville, du commissariat de police à l'université, en passant par le médecin légiste. Il apparaît que le tueur anglais, qui fait la fierté de la police locale, ne serait responsable que de la mort de trois vieillards. Les autres seraient les victimes de monstres sanguinaires autrement plus imposants et puissants.
Côté graphique, on a un dessin qui met surtout l'accent sur les personnages et leurs expressions. Le dessin n'est pas précis et détaillé, et laisse une grande part d'imagination au lecteur, tout en permettant une lisibilité soignée. Georges Bess utilise de nombreux aplats de noir, qui rendent les scènes imposantes, et permettent également des effets de mouvements tout à fait intéressants.
Côté scénario, voilà un tome qui fait voyager en tout cas ! Les personnages, principalement Mircéa, sont intéressants, soignés et crédibles. Ce premier tome représente en tout cas une belle entrée en matière dans la découverte d'une ville indienne sacrée et de ses coutumes. Un bien agréable moment de lecture, qui laisse augurer que les choses s'accélèreront dès le tome suivant.