Un jeune pick-pocket court dans la rue, poursuivi par ses victimes mal choisies : des yakusas. Pourtant, les larfeuilles, il ne les a plus : il les a glissé sur un homme d'aspect costaud pendant la course-poursuite. Cet homme attend le premier dans le parc pour connaître le fin mot de l'histoire. Mais les Yakusas se mêlent de la partie, refusant de laisser l'homme partir. Le combat est inévitable, et expéditif. En moins d'une minute, les bandits sont à terre. FAce à cette puissance de combat, le pick-pocket, Ryôji Kubo, décide de suivre l'autre homme pour devenir son disciple. Mais Bunshichi Tanba le désire-t-il ?
Une nouvelle fois, Jirô Taniguchi met en manga un récit signé Baku Yumemakura. Et tout comme Le sommet des Dieux, le résultat est bluffant. Garoden, c'est l'histoire d'un homme qui a vu son mentor mourir lors d'une bagarre avec des yakusas, et qui défie un à un les dojos. Sauf qu'une fois, un d'entre eux a gagné, et Tanba ne s'en remet pas : il veut une revanche contre Kajiwara le catcheur ! Le soucis, c'est que ce dernier a brillamment réussi sa carrière en tant que professionnel, et que la société moderne fait que réaliser un combat clandestin serait trop de risque pour le club et la ligue nationale. Tanba aura-t-il le droit à sa revanche ?
Les arts martiaux, dans le sens le plus large du terme, sont à l'honneur dans ce manga tout en puissance, mais où une nouvelle fois Taniguchi développe parfaitement les motivations de tous ses personnages, et où la volonté est le maître mot, au point de forcer l'admiration de hauts responsables de fédérations. Il faut dire que défier les dojos est une coutume japonaise bien ancienne, on la décrivait déjà à l'époque de Miyamoto Musashi.
Pourtant, j'avoue avoir été un peu déçu par la fin, qui n'a à mon sens pas la même profondeur que le développement du manga. On savait quel était l'objectif de Tanba, mais pas vraiment les véritables motivations. Reste que les graphismes sont superbes, comme d'habitude chez Taniguchi, et le développement fort bien construit le long des 284 pages de ce one-shot. Celui-ci sera parfait pour tous les amateurs d'arts martiaux japonais, ou plus lointains... ou tout simplement pour ceux qui aiment les hommes d'honneur.