Les Chroniques de l'Imaginaire

Péchés divins (Merry Gentry - 8) - Hamilton, Laurell K.

Après la mort de son cousin le sadique Prince Cel, Merry était moins pressée de s'asseoir sur le trône de la cour Unseelie. Elle y a donc renoncé pour rendre la vie à son cher Frost. La voilà de retour dans le monde des humains, à Los Angeles. Sa petite cour personnelle (ses gardes - qu'ils viennent de la Garde de la Reine ou de celle du Prince -, une nuée de demi-feys, les Bérets Rouges...) a pas mal grossi, et s'ils arrivent encore à se caser dans la grande demeure prêtée par Maeve Reed, il faut cependant entretenir tout ce petit monde.
Merry a donc repris le boulot à l'Agence de Détectives Grey, malgré les problèmes que pose sa célébrité. La police a justement besoin d'un coup de main pour traquer un tueur en série qui s'en prend aux Feys inférieurs, recomposant de manière morbide des illustrations de livres de contes pour enfants.

Finies, les intrigues politiques et les tentatives de meurtres venant de la partie adverse dans la course au trône ! Place aux enquêtes policières et aux attaques de paparazzis ! Voilà à priori de quoi donner une nouvelle orientation à la série.
Malheureusement, en pratique le résultat se révèle un peu différent. L'enquête, pourtant prometteuse, est régulièrement laissée de côté pour nous permettre d'assister aux ébats sexuels de la Princesse, que ce soit avec d'anciens partenaires ou de nouveaux (ah tiens, la séance de bondage, on n'y avait pas encore eu droit !). D'ailleurs, on n'a même pas de vraie explication sur le pourquoi de la mise en scène des meurtres par l'assassin, me semble-t-il.

Comme il y a à nouveau pas mal de monde autour de Merry, l'auteure a choisi quelques personnages que l'on va croiser plus souvent que les autres au fil des pages. Saine résolution (certains des tomes précédents avaient vraiment trop de personnages), mais même ainsi chacun n'a droit qu'à un peu d'attention, quelques pages qui lui sont réservées... Il vaudrait mieux se concentrer sur moins de gens, mais avec plus de profondeur.
Quelques uns des gardes mineurs sont à l'honneur, mais la révélation de ce tome-ci, c'est la présence de Barinthus, le vieil ami du Prince Nessus - le père de Merry -, qui a enfin rejoint la belle. Hélas, peut-être étions-nous en manque de "méchants", toujours est-il que ce personnage jusqu'à présent sympathique se révèle sous un jour des moins flatteurs : ancien Dieu de la Mer, celui qui est surnommé le Faiseur de Rois est fort contrarié que Merry ait renoncé au trône, tant il se verrait bien dans le rôle du directeur de conscience du souverain ! Grosse crise d'égo et de jalousie au menu...

Si certaines pistes ouvertes par Laurell K. Hamilton semblent intéressantes, pour le moment elles font figure de cheveux sur la soupe, donnant l'impression que l'auteure ne sait pas trop où elle va.
Quid du nouvel état d'esprit de la Déesse, vexée que les Sidhes n'aient pas apprécié à leur juste valeur les dons qu'Elle avait accordés à Merry, et décidé à en faire désormais profiter les humains ? Quid du nouveau sithin de Rhys ?...

Bien que pas désagréable, j'ai trouvé ce tome en deçà des précédents, alors que la levée des contraintes sur l'histoire (puisque le tome précédent signe la fin de l'arc principal) aurait au contraire du permettre à la série de prendre un nouvel essor. Espérons que les prochaines aventures de Merry redressent la barre.