Pour Oscar Wilde, les mondanités font partie de son quotidien. Et c'est avec talent qu'il navigue entre les personnalités les plus reconnues. Ainsi fit-il la connaissance du prince de Galles et de son héritier. Or le lendemain, Wilde apprend la mort subite de l'hôtesse de cette soirée. La duchesse d'Albemarle aurait été retrouvée morte sur son lit, par déficience cardiaque. Très vite, notre héros découvre les vraies circonstances de sa mort. Il est aussi, secrètement, dépêché par le prince pour mener à bien l'enquête et découvrir les raisons de ce décès.
Oscar Wilde a un véritable talent pour les enquêtes. Il l'a déjà démontré dans de nombreuses occasions comme avec Le meurtre aux chandelles, dans Le jeu de la mort et pour Le cadavre souriant. Dans cette aventure, il est secondé par le non moins célèbre Arthur Conan Doyle. A eux deux, ils font preuve de délicatesse pour déduire les circonstances de la mort de la duchesse. Ils n'hésiteront pas à contourner le mensonge du mari de la victime et de soulever des tabous au sujet de certains mythes. Que le prince de Galles leur accorde toute attention et demande leur participation à l'enquête, montre qu'il y a peut-être anguille sous roche. Y aurait-il plus que de l'amitié entre le prince et la duchesse ?
Au cours de l'enquête, l'auteur est amené à parler du mythe des vampires et de certaines maladies aliénantes. En cette époque où les médecins commencent à définir les maladies mentales et à traiter la folie, les propos tenus, dans ce roman, sont très intéressants. Gyles Brandreth tente aussi de déterminer le vrai du faux concernant les vampires. Seraient-ils parmi nous ? Quand Oscar Wilde s'empare de ces deux sujets de réflexion, on a à déplorer de la lassitude. Wilde part alors dans des monologues si longs qu'ils en deviennent ennuyeux. Pourquoi ne pas laisser les acteurs et les faits parler d'eux-mêmes et prouver les raisonnements.
Heureusement de l'action, il y en a. L'auteur n'hésite pas à ponctuer sa trame de retournements surprenants, à la hauteur des facéties du héros. Une bonne dose de mystère et de fantaisie tiennent le lecteur en haleine jusqu'à une fin, qui ma foi, ne dénote pas avec l'âme d'Oscar Wilde.
Même si le roman présente quelques longueurs, par les raisonnements du héros, Oscar Wilde et le nid de vipères ne démérite pas des précédentes aventures. On y retrouve un Wilde égal à lui-même, pigmenté par l'association du génie de Conan Doyle.