L'écriture douce et maîtrisée de Kazuo Ishiguro a le don de nous transporter instantanément, et Nocturnes ne faillit pas à la règle. A travers les cinq nouvelles qui composent le recueil, l'auteur nous emmène à la rencontre de passionnés de musique, joueurs ou auditeurs, à un moment précis de leur vie.
Toutes ces nouvelles ont en commun la musique, de toute évidence. Kazuo Ishiguro ne parle que très peu de technique, même si la terminologie, les réflexions et les références musicales sont très présentes. Ce qu'il met avant tout en avant, c'est l'émotion. La complicité qui réunit les êtres autour de la musique, le bonheur de jouer, la joie d'écouter. Tous les personnages sont seuls dans le fond, mais ils trouvent toujours un interlocuteur grâce à la musique, qui est fédératrice, même si l'osmose n'est que temporaire. Un autre point commun est la mélancolie omniprésente des personnages, perdus face aux décisions à prendre, aux déceptions de la vie. La narration à la première personne, excepté dans la dernière nouvelle, exacerbe la dimension intimiste de ces histoires et la tristesse qui émane des personnages. Mais contrairement à ce que l'on pourrait croire, ces tranches de vie n'ont rien de déprimant, et apportent au contraire toujours de l'espoir. Un peu de folie aussi.
Nocturnes est un recueil de nouvelles toutes simples en apparence, mais elle se dégustent avec délectation, tant par la justesse des émotions que par l'exceptionnelle qualité de l'écriture. Les admirateurs de l'oeuvre de Kazuo Ishiguro ne seront pas déçus. Pour ma part, j'ai déjà envie de les relire.
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