Une nouvelle fois, Osamu Mizutani fait sa ronde de nuit, à la recherche d'enfants qui ont sombré dans le monde de la nuit, d'où l'on ressort avec grandes difficultés. À côté de lui se tient l'un des jeunes espoirs d'un clan de Yakusa, qui a bien du mal à comprendre pourquoi le professeur se donne tant de mal. Pourtant, M. Mizutani n'hésite pas à lui venir en aide aussi, et l'incite s'il en a envie à le rejoindre aux cours du soir. Mais ce n'est pas si simple de quitter un clan, surtout quand tout son corps est déjà tatoué...
Dans ce neuvième opus de Blessures nocturnes, Seiki Tsuchida se réapproprie à nouveau certains passages de la vie d'Osamu Mizutani. On se rappellera que chez les Japonais, les tatouages sont une preuve de l'appartenance à la mafia, et donc qu'il ne faut pas les montrer aux autres, notamment aux bains publics ou à la piscine. C'est dire le courage de celui qui a fait marche arrière pour devenir, par la suite, le bras droit du Veilleur.
Autres histoires, autres peines, celles liées à la dépendance à la drogue, notamment le dissolvant. Mizutani nous explique dans ses essais, la base des superbes dessins du mangaka, comment une jeune fille aidée par sa mère a osé passer quelques mois en cure de désintoxication, puis a trouvé suffisamment de preuves pour faire tomber son ancien petit-ami, ainsi que son gang derrière. D'autres enfants ont eu moins de chance encore dans leur vie, même si certains prenaient toujours les événements avec le sourire.
Blessures nocturnes est une série qui fait réfléchir au sens de l'éducation dans son côté le plus large, celle des parents, celle des enseignants, celle de la vie en général. Elle ne va d'ailleurs pas à l'encontre de ce que disait Osamu Tezuka dans son livre autobiographique posthume, Ma vie Manga. Deux lectures qui font fortement réfléchir sur l'éducation de ses propres enfants... même si la société japonaise n'est pas la même que la notre.