Les Chroniques de l'Imaginaire

Regarde le soleil - Kelly, James Patrick

A la veille de l'inauguration de la toute dernière merveille du monde, son architecte Phillip Wing est insatisfait : le Nuage de Verre ne correspond pas vraiment à l'illumination qu'il en avait eue, son avenir professionnel s'annonce bien moins intéressant et sa femme le trompe. Alors, pourquoi ne pas relever le défi majeur que lui propose le messager Ndavu ? Les messagers, Communauté d'extra-terrestres immortels récemment débarqués sur Terre pour propager leur mystérieux message mais sans apporter grand chose en échange, cherchent un architecte humain pour construire sur la planète Aseneshesh le tombeau de Teaqua, la déesse-vivante des Chanis : dans un murmure de son dieu solaire, celle-ci a en effet entendu qu'il devait en être ainsi pour le bien de son peuple.

Un engagement pas si anodin : le trajet a beau paraître instantané pour le voyageur en Temps-Haut, il dure tout de même une vingtaine d'années en Temps-Bas. Premier humain à voyager dans les étoiles, Wing devra au retour se réadapter à son propre monde. Pour travailler sur Aseneshesh, il faut également que son corps soit restructuré selon une biologie chanie. Perdu sur une planète autre qu'il ne comprend pas, hanté par un implant mémoriel trop entreprenant, pris dans les intrigues politiques des Chanis, manipulé par les tortueux messagers, Wing réussira-t-il à accomplir l'oeuvre dont il a été chargé sans sombrer dans la folie ?

Le périple de Wing est en effet avant tout un voyage intérieur. Peinant à communiquer avec ceux qui l'entourent, il se retrouve solitaire face à ses tourments intérieurs. Les changements subis par son corps n'arrangent pas les choses, et Wing passe par des hauts et des bas. Le décor qui l'entoure est à peine esquissé : des particularités de la planète Aseneshesh ou de la société chanie, le lecteur ne saura rien.

Le tout donne une impression de froideur : je n'ai personnellement pas réussi à rentrer vraiment dans le combat du personnage et à le comprendre, encore moins à m'attacher à lui. Le sentiment de rester en surface des choses au lieu de les pénétrer. Une lecture intéressante, mais qui manque d'un petit quelque chose pour la rendre vraiment percutante.