Lewis Griffin est détective privé à La Nouvelle-Orléans, dans les années 60. Il est noir, et à cette époque là ce n'est pas de chance, surtout dans les Etats du Sud. La ségrégation raciale est encore de rigueur malgré les mouvements égalitaires qui fleurissent un peu partout. Un homme en particulier a décidé de rendre la monnaie de leur pièce aux blancs : un sniper, qui tue aléatoirement femmes et hommes, médecins et chauffeurs de bus, pourvu qu'ils aient la peau rose. Griffin se trouve impliqué le soir où c'est la journaliste avec laquelle il venait de faire connaissance qui est abattue sous ses yeux. Il n'a plus qu'une idée en tête, mettre la main sur le sniper.
Ce qui aurait pu donner lieu à un très bon polar tourne à l'échec total. Malheureusement le personnnage de Griffin manque clairement de charisme, et son action paradoxalement passive rend l'enquête totalement inintéressante. Les informations lui tombent pour une grande partie dans le bec, au gré de ses connaissances de bar, et l'intrigue avance donc mollement, sans rien de palpitant. Les personnages secondaires sont tout aussi fades, notamment le policier à qui il a sauvé la vie sans vraiment le faire exprès, trop gentil pour être crédible. Le récit comporte de plus de nombreuses digressions inutiles, qui ralentissent davantage le récit, alors qu'il aurait été autrement plus intéressant de donner de la profondeur aux personnages et au contexte historique, puisque les meurtres s'inscrivent dans l'opposition raciale de l'époque. L'écriture elle-même est floue, on passe souvent du coq à l'âne, les dialogues sont décousus et peu agréable à suivre. Dommage, car l'idée de départ était vraiment intéressante. Mais définitivement mal exploitée.