Les cités Machts tombent les unes après les autres dans les mains d'un nouveau conquérant nommé Corvus. Un jeune homme maigrichon mais un stratège innovant et un diplomate illuminé. Il rompt avec les habitudes guerrières de l'infanterie macht et ses victoires l'ont bien vite fait passé du statut de plaisanterie à ennemi à abattre dans les conseils municipaux.
Son dernier exploit ? Il s'est adjoint les services des têtes de chien du célèbre Rictus d'Isca, les mercenaires qui ont mis à genoux le grand empire Asurian, vingt ans auparavant.
Maintenant, ces adversaires tremblent dans la citadelle de Machran.
Kearney reprend ses Machts et ses mercenaires pour un deuxième roman guerrier où ceux-ci travaillent pour l'envahisseur de leur terre natale. Il nous fait suivre l'ensemble de la campagne hivernale de Corvus dans son livre qui, plus encore que les 10 000, présente la vie des soldats et mercenaires sur les routes et dans leurs campements, dans la pluie et la boue, la faim au ventre. Les scènes de batailles, formidablement bien construites et décrites, sont, en fait, assez rares mais demeurent toujours des événements d'une intensité sans pareille.
L'auteur nous fait suivre, évidemment, Rictus mais aussi, en parallèle, plusieurs personnalités du camp d'en face où la situation n'est guère meilleure. Cela permet de présenter aisément les assaillants et les défenseurs et, surtout, de montrer que l'un n'est pas meilleur que l'autre. Aucun ne part favori pour la grande bataille finale et la tension monte sans arrêt au fil des pages jusqu'à une dernière explosion. A cet instant, le lecteur regardera à sa gauche et à sa droite pour sentir la présence et le réconfort de ces collègues d'arme et le jour deviendra aussi écarlate que son manteau.
En conclusion, si vous appréciez les romans de Kearney et les romans guerriers, Corvus vous comblera. Si vous voulez goûter aux Machts, commencez par les 10 000, l'action y est plus forte.
