Les Chroniques de l'Imaginaire

Le duel des mages (Kaamelott - 6) - Astier, Alexandre & Dupré, Steven

Arthur, comme souvent, essaye de diriger ses hommes en compagnie de ses chevaliers à l'aide de drapeaux. Mais, rien ne semble pouvoir changer le fait que les hommes ne comprennent rien à cette signalétique. Karadoc en rajoute une couche en signalant que même lui n'y comprend rien, mais est-ce vraiment un élément de comparaison ? Il n'y a plus qu'une seule solution : Merlin. Justement, il semble qu'il soit déjà en train de préparer quelque chose ; on le voit incanter. Il invoque des oiseaux… qui se dirigent droit sur Arthur, Lancelot et consort. Du coup, c'est les armures pleines de fientes que les chevaliers retournent à Kaamelott, autour de la Table Ronde.

Là, les reproches fusent de toute part contre Merlin. Il faut dire qu'il ne semble pas doué à grand-chose. Mais Arthur se refuse à s'en séparer. Personne ne comprend pourquoi, mais c'est comme ça. Arthur suggère alors de prendre un deuxième enchanteur. Lancelot n'est pas d'accord pour payer un deuxième enchanteur sous prétexte que le premier est mauvais. Léodagan propose alors de confronter Merlin avec un autre enchanteur et de garder le meilleur des deux. Un duel. Arthur peut difficilement s'opposer à cette solution, puisqu'on aura quand même donné sa chance à Merlin.

C'est alors que divers hurluberlus vont se présenter pour prétendre au poste, dont Elias de Kelliwic'h.

Alors qu'Alexandre Astier planche encore sur la suite de Kaamelott pour le cinéma, voici que sort la sixième bande dessinée de la série. Le duel des mages propose de mettre un des personnages emblématiques de la légende arthurienne, Merlin, au centre du récit. On le sait tous, Merlin est une grosse quiche qui n'arrive jamais à rien. Du moins dans les domaines dans lesquels on voudrait qu'il excelle. C'est sûr, la magie de guerre, ce n'est pas pour lui. Mais, comme le savent ceux qui ont vu les six livres en série, tous les chevaliers de la Table Ronde ne sont pas non plus forcément légitimes. Arthur est attaché à Merlin et il lui est difficile de s'en séparer, même s'il lui tape sur les nerfs un grand nombre de fois.

On va donc retrouver Merlin obligé de prouver sa valeur dans cet opus. On va aussi voir des sortilèges qu'il aurait impossible de montrer à la télévision, faute de moyens. D'où l'intérêt de ce support supplémentaire. Les fans apprécieront, surtout que ce qui fait la force de la série se retrouve aussi ici : des phrases bien pensées, des expressions aux petits oignons qui tombent à pic… du coup, on rigole franchement en lisant ces pages. Ce n'est pas hilarant de bout en bout mais j'en ai pleuré quand même à certains moments (le passage de lecture de l'esprit de la reine était à se tordre). Alexandre Astier a donc parfaitement rempli sa mission avec Le duel des mages.

Steven Dupré assure une nouvelle fois le dessin. Il maîtrise parfaitement son petit monde et on reconnait bien les personnages. Il ne se contente pas d'un trait grossier sous prétexte que la série a du succès et qu'il ne faut pas trop en faire. Il fait un bon boulot. Tellement bien qu'on a parfois l'impression de voir les personnages bouger et qu'on entend presque la voix des acteurs derrière les phylactères.

En somme, un très bon tome qui vient s'ajouter à ce monde passionnant et addictif qu'est Kaamelott.