Les Chroniques de l'Imaginaire

The Walking Dead (The Walking Dead - 1)

Alors qu'il déjeune et discute de ses problèmes de couple dans sa voiture de patrouille en compagnie de son collègue et ami Shane Walsh, le shérif adjoint Rick Grimes est appelé en renfort pour stopper un chauffard dangereux qui sévit sur la route. La voiture va bien être stoppée par un barrage, mais les deux hommes qui se trouvaient dedans vont sortir et tirer sur les policiers. Rick va être touché et emmené à l'hôpital, mais il est tombé dans le coma. Quand il se réveille, il appelle une infirmière, qui ne vient pas. Il se lève alors de son lit et va découvrir un hôpital ravagé. Tout est sens dessus dessous. Des morts sont au sol. Des impacts de balles se voient dans le mur. C'est le chaos total. Il voit même une double porte sur laquelle est écrit "morts à l'intérieur, ne pas ouvrir". Il ne comprend pas ce qu'il se fasse mais va avoir une énorme frayeur quand des doigts décharnées vont passer par l'entrebâillement de la porte.

Dehors, ce n'est pas mieux. Des cadavres sont alignés dans la cour de l'hôpital, mais tout semble comme abandonné, comme à la suite d'une guerre que tout le monde aurait fuie. Mal en point, fatigué, Rick va tenter de retourner chez lui. En chemin, il va récupérer un vélo. A côté, une femme tronc va se diriger vers lui. Mais que se passe-t-il ? Chez lui, il ne retrouve ni sa femme, Lori, ni son fils, Carl. Son monde s'écroule. Désorienté, il va s'assoir dans la rue quand il va se prendre un coup de pelle sur le crâne. Il va se réveiller attaché à un lit, dans une maison. Là, il fait la connaissance de Morgan et de son fils, Duane. Et Morgan va lui expliquer la situation : les morts ne le sont plus. Une épidémie ou on ne sait quoi fait que les morts se relèvent et cherchent à tuer les vivants pour les manger. Il y a très peu de survivants et beaucoup se sont dirigés vers Atlanta. Il y aurait un camp là-bas où les vivants pourraient trouver refuge. Morgan pense que la famille de Rick a dû se diriger par là-bas. Et Rick va donc partir à leur recherche.

Seulement, Atlanta est loin d'être le paradis. Très loin…

The Walking Dead est l'adaptation en série télévisée du comic book Walking Dead, dont vous trouverez les chroniques sur ce site. Très attendue par les fans, elle a des atouts pour elle. Déjà, elle a pris son temps pour voir le jour, histoire de ne pas faire n'importe quoi (pour plus de détails, n'hésitez pas à lire le Making of de la série). Ensuite, ce n'est pas n'importe qui se trouvant derrière les commandes. Il y a déjà Robert Kirkman, le créateur du comic en personne. Et puis il y a Frank Darabont, à qui on doit par exemple l'excellent film La ligne verte. Mais, on le sait, de tels atouts amènent parfois à des projets complètement ratés malgré tout. Ce n'est pas le cas pour The Walking Dead. Cette première saison de six épisodes est tout à fait réussie.

L'équipe a su poser une ambiance angoissante, sans abuser de zombies dans tous les coins. Ils sont là et bien là mais servent l'intrigue principale à savoir ce qu'est capable de faire un groupe de personnes hétéroclites et qui ne se connaissent pas forcément pour survivre dans une situation impossible. En cela, j'ai bien retrouvé le climat que je m'attendais à avoir. Quelque chose de glaçant, de tendu. Et j'ai été servi. Les fans purs et durs reprocheront peut-être que la série ne respecte pas au pied de la lettre le comic book. Pour ma part, cela ne me dérange pas. Je pense que les auteurs vont garder les grandes étapes du comic dans la série, mais vont en profiter pour ajouter leur propre touche. Et cela me convient. Et cela commence dès cette première saison où des personnes devant mourir ne le sont pas, où des personnages que l'on ne rencontrait pas dans le comic viennent s'ajouter à la troupe, où des situations nouvelles apparaissent. Cela ajoute de nouvelles surprises. Ce qui compte, c'est que l'esprit, l'ambiance, tout ce qui fait de Walking Dead la série qu'elle est soit préservé. Et je pense que c'est le cas.

Les acteurs sont bons dans leur rôle. Andrew Lincoln, qui joue Rick, est parfait. Il a, je crois, la capacité de changer sa manière de jouer pour devenir de plus en plus grave. Laurie Holden en Andrea est tout simplement superbe. Tout ce qui tourne autour de la mort d'Amy, sa sœur, est poignant. Jeffrey DeMunn fait un bon Dale aussi. La seule personne qui ne m'a pas encore convaincu est Sarah Wayne Callies, mais c'est peut-être aussi parce que je la revoie dans Prison Break (un coup t'es mort, un coup tu l'es plus, façon Bobby Ewing).

Finalement, cette première saison tient toutes ses promesses. Enfin, non, pas toutes. Mais ce n'est pas la faute de la série. Pourquoi nous avoir amputées 44 secondes sur cette première saison, en France ? C'est une série dont le thème central est les zombies, donc pour un public averti qui sait ce qu'il fait. Pourquoi alors amputer les 44 secondes les plus gores ? Pour être honnête, la série se tient sans ça, mais le savoir est insupportable. Enlève-t-on les blagues les plus drôles dans un film comique ? Enlève-t-on les scènes de sexe dans un film porno (resterait plus que le générique, tu me diras… et encore) ? Non. Pourquoi alors enlever des scènes gore dans une série typée quand même un peu horreur sur les bords ? Aucune explication n'est valable et cela montre bien que notre beau pays est bien rétrograde par moment. Espérons que cette erreur soit corrigée pour une future réédition et que cela ne sera pas reproduit avec les saisons suivantes. On peut toujours rêver…

Malgré cela, cela reste un très bon début pour cette série. Reste à espérer que la suite sera du même acabit.