Les Chroniques de l'Imaginaire

Omega (Voyageur - 13) - Boisserie, Pierre & Stalner, Éric & Guarnido, Juanjo

Nous sommes dans le présent. Fish et Lou sont en pleine bagarre alors qu'ils sont en train d'entamer un voyage temporel. Une balle est tirée : Clara, enceinte, est touchée. Immédiatement, le bébé, presque à terme et donc vivant, est récupéré par Léo Magnet et Alex. Mais cette dernière commence à faire des cauchemars. Il lui est de plus en plus insupportable de laisser ce bébé abandonné, en proie aux expérimentations les plus folles. C'est décidé : elle va aller le kidnapper, de nuit, et l'élever avec son fidèle mari, Olivier.

Et il est bien difficile de trouver la tranquillité lorsque vous avez tous les chercheurs et les plus grands hommes d'affaires, sans scrupule, sur le dos. Pourtant, c'est ce que vont réussir à faire Alex, Olivier, et leur désormais fils de dix ans, baptisé Louis. Son nom ? Markovic, comme Olivier, son père adoptif. La petite famille vit ainsi heureuse sur une île, totalement retirée du monde, en attendant que les choses se tassent. Mais ce genre de choses ne se tasse jamais, et la petite famille finit par être découverte.

Ainsi, Olivier est tué, et Louis accepte de devenir un rat de laboratoire, afin de voir s'il est capable de voyager, étant donné qu'il est le fils d'un des deux voyageurs. Le jeune garçon grandit, et les expériences échouent les unes derrière les autres. Il faut se rendre à l'évidence : le gène quantique en question est récessif chez Louis Markovic. Il ne sera jamais capable de voyager. Oui, mais un cycle a recommencé, et une boucle est à boucler désormais !

Et c'est bien là tout l'enjeu de ce tome final : réussir à répondre de manière cohérente à nombre de questions posées dans l'ensemble des douze tomes de cette série. Après quatre tomes sur le passé, quatre sur le présent et quatre sur l'avenir, il fallait bien arriver à la conclusion de ce marathon signé Boisserie et Stalner, les scénaristes du très différent La croix de Cazenac. C'est Juanjo Guarnido, le dessinateur espagnol de Blacksad, qui assure le dessin pour ce tome final.

Les cases gardent ainsi une grande force et un mouvement important, mais force est de constater que l'homme est moins à l'aise en dessinant des êtres humains : certes, il est facile de voir ressortir l'animalité de chaque personnage, en fonction des situations ou des expressions, mais l'ensemble graphique reste pourtant bien en-dessous de la série Blacksad, qui met en scène des personnages animaux, pour ceux qui ne connaissent pas encore.

L'ensemble reste bien évidemment d'une grande qualité, et garde le souci du détail permettant la cohérence : sur le rythme, le tome reste tout à fait accrocheur et captivant, laissant au lecteur une agréable sensation finale. Il est juste dommage de ne pas avoir ici une colorisation qui est celle qu'on est habitué à voir dans Blacksad. Une série à lire et à relire en tout cas, tant les détails sont nombreux et importants !