Bien sûr, le vieux M. de Chamberlin était mourant. Il n'en est pas moins sûr que la chute du ciel de son lit à baldaquin a causé son étouffement mortel. Même si le lit était vieux, M. de Gévigland, le médecin, trouve cet effondrement trop commode pour ne pas être suspect, d'autant que le vieil homme avait convoqué son notaire pour le lendemain, avec le projet de refaire son testament. Constatant que le médecin a vu juste, Nicolas Le Floch enquête.
Il s'aperçoit rapidement que si des haines familiales pourraient suffire à expliquer un projet criminel, la position de la victime, ancien contrôleur général de marine, comme d'ailleurs l'intérêt évident que son protecteur de longue date, M. de Sartine, ministre de la Marine, porte à son enquête, doivent lui faire craindre un motif politique à cet assassinat.
On retrouve dans cette histoire les éléments qui font le succès de cette série : épaisseur des intrigues et des personnages ; descriptions imagées du Paris du XVIIIe siècle, en usant, dans les dialogues, et sans en abuser, du langage du temps ; l'alternance très réussie de scènes policières, ou d'action en général, et de scènes domestiques, souvent centrées autour de la table. On soulignera à ce propos que les recettes font rêver... Il est plaisant de voir que le niveau des enquêtes de Nicolas Le Floch ne baisse pas, et l'on attend avec intérêt la prochaine.