Les Chroniques de l'Imaginaire

Les belles et les bêtes (Histoires et légendes normandes - 2) - Collectif

Histoires faramineuses : il y a fort longtemps, des peuples s'affrontaient dans des batailles sanguinaires à travers nos campagnes. Un jour, un soldat terrorisé fuyant l'ennemi se retrouva nez à nez avec des faramines dégustant des pommes fermentées. L'esprit enivré après avoir croqué la pomme, il alla voir le chef des rebelles et commença à raconter des histoires, contes et légendes dont voici un florilège.

Le loup et les biquets : la chèvre ayant un jour besoin de s'absenter de chez elle pour aller vendre son beurre et son fromage en ville, elle laissa ses biquets à la maison et les pria de n'ouvrir à personne. Mais le loup, à l'affût, sortit de sa cachette et alla sonner chez la chèvre en imitant la voix de celle-ci. Mais les enfantss prévenus, lui intimèrent de montrer patte blanche. Le loup alla donc chez son ami le renard pour lui demander conseil. Que va-t-il donc arriver à ses pauvres biquets ?

La fée d'Argouges : Raoul d'Argouges, seigneur de Rasne, était l'époux d'une jeune et charmante fée, Andaine, et tous deux formaient le ménage le plus heureux du monde. Cette félicité ne pouvait prendre fin que si on prononçait devant la Dame le nom de la mort. Or, sept ans après leur mariage, alors qu'elle s'attardait à sa toilette comme une simple femme, le chevalier qu'elle faisait attendre pour partir à la fête se mit à jurer :"Madame l'on s'impatiente / S'il fallait prolonger mon sort / Je pourrai, sur la longue attente / Vous envoyez chercher la mort..." La mort ! Il avait à peine prononcé ce mot au sinistre pouvoir qu'à la fenêtre, il vit la fée Andaine emportée peigne et miroir et disparaître. La belle laissa simplement, sur un créneau de pierre, l'emprunte du plus joli petit pied qu'on est jamais vu...

L'apprentie-sorcière de Greville : Pierre retournait un jour vers sa demeure par la forêt quand tout à coup un bruit énorme vint le tirer de sa torpeur. Un bruit de chute. Quand il s'approcha, il trouva à terre une femme ailée. Mais que pouvait-elle bien faire à une heure pareille ?

Le pauvre et le riche : Un riche qui donnait depuis longtemps du travail à un pauvre, se dit un jour qu'il devrait le récompenser. Le pauvre lui réclama une vache, mais son fils la faisant paître sur les terres du riche, celui-ci très mécontent, partit tuer le pauvre. En arrivant pour exécuter sa sentence, le riche aperçut le pauvre tuer sa femme !

La peur : un homme raconte l'histoire terrible arrivée l'hiver précédent, alors qu'il était parti chasser dans le nord de la France. Par un temps épouvantable, il arriva à la demeure du garde forestier. Mais le garde avait peur et son comportement était bizarre. Il s'expliqua plus tard sur son attitude et celle de ses fils. Ils s'attendaient comme l'année passée à la venue du fantôme d'un braconnier qu'il avait tué deux ans plus tôt.

Les oies du château de Pirou : à l'époque des invasions normandes, il était habité par des fées, qui n'étaient autres que les filles d'un seigneur de ce temps. Redoutant ces pillards, connus pour leur violence, elles décidèrent de s'échapper. A l'aide d'une formule contenue dans un vieux grimoire, elles se changèrent en oies, puis s'envolèrent quand parurent les premiers vikings. Lorsque ceux-ci pénétrèrent dans le château, ils ne trouvèrent qu'un vieillard qui put expliquer l'absence des habitants. Les vikings dévastèrent le château et brûlèrent le grimoire. Depuis cette époque, à chaque printemps, les oies reviennent dans l'espoir de reprendre leurs formes humaines grâce au vieux grimoire, puis repartent à l'automne sans l'avoir retrouvé...

La légende du diable et du pont de l'arche : un de nos plus anciens monuments, le pont jadis réputé pour si admirable, et auquel la petite ville de Pont de l’Arche doit sa dénomination, a été construit, assure-t-on, de compte à demi avec le diable.

Le violon merveilleux : Un jeune homme nommé Jean s'engagea un jour dans une ferme pour soigner les bestiaux. Au bout de trois ans, il résolut de s'en aller. A cet effet, il demanda à son maître de lui payer ce qu'il avait gagné. Celui-ci prit dans sa bourse... trois liards et les donna à Jean, qui s'en alla tout joyeux. Après avoir marché trois jours, il arriva à un carrefour où se tenait assis un vieillard sale, malpropre, en haillons, et Jean dans sa grande bonté lui donna son argent.

Tout aussi prenant que le premier tome, cette nouvelle petite merveille donne la chair de poule aux petits et aux grands. Attention aux cauchemars mes petits ! Et gare aux fantômes qui pourraient vous surprendre en train de lire ce recueil.