Alors que le Carnaval bat son plein à Venise, des femmes légères, toutes blondes aux yeux verts, sont assassinées et éventrées. Cela ne fait pas du tout l'affaire du supérieur du commissaire Tron, le baron Spaur, qui concourt pour le meilleur commandant de police, c'est-à-dire celui dont la ville a le moins de meurtres. De ce fait, tous les prétextes lui sont bons pour sortir ces crimes malavisés de ses statistiques.
Quant au commissaire Tron, cependant que sa mère prépare leur bal masqué annuel et que sa fiancée trouve un peu trop à son goût un cousin français répondant au nom prometteur de Julien Sorelli, il suit plusieurs pistes dans sa recherche de l'éventreur.
Le lecteur habitué au commissaire Tron le connaît à présent, ainsi que les personnages qui l'entourent, et le retrouvera avec plaisir dans cette nouvelle aventure. Certes, la politique n'est jamais tout à fait absente des préoccupations et des intrigues des uns et des autres dans la Venise de ce temps-là, mais cette histoire est beaucoup plus purement policière que les précédentes. En somme, il s'agit bien, d'abord et avant tout, d'identifier et d'arrêter un assassin (je dirais bien un "serial killer", si je ne craignais cet anachronisme flagrant).
La progression de l'intrigue, et des relations du meurtrier avec ses victimes, est savamment menée, les fausses pistes ne manquent pas, les métamorphoses de l'adjoint de Tron sont fort drôles, et en résumé ce roman est tout aussi plaisant à lire que ses prédécesseurs.
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