Nous sommes en 2020, dans une ville portuaire. Un avion en difficulté parvient à amerrir au niveau de la jetée, en pleine tempête. Le pilote est un vieil homme dénommé Shun. Il propose beaucoup d'or pour partir immédiatement en mer, alors que celle-ci est particulièrement déchaînée. Tous les marins s'opposent à cette demande, sauf une jeune fille appelée Yiya, qui accepte d'amener Shun en mer, avec Rogo, son fiancé, propriétaire du bateau.
Rogo n'est pas du tout le fiancé de Yiya : il s'agit d'un garçon plus vieux, qui a ses habitudes dans le bordel local, et qui a receuilli Yiya il y a quelques temps, alors que celle-ci s'était enfuie d'un orphelinat, et qu'elle était transie de froid, seule, au milieu de la nuit. En mer, Shun demande à stopper les machines et à plonger en mer à l'aide d'un scaphandre, malgré le grand danger. Il propose pour cela une très jolie bague, en plus du salaire convenu à l'avance.
Mais les choses tournent mal : Shun fait une chute et meurt, révélant juste qu'un trésor se trouverait à cet endroit, sous le bateau. La tentation est trop forte pour Rogo, qui plonge lui-même avec le scaphandre. Mais Rogo tombe dans un trou, l'arrivée d'air se rompt, et Yiya redevient terriblement seule... Elle ne peut s'empêcher de revenir plus tard pour tenter de retrouver le corps de Rogo. A son tour, Yiya tombe dans la même crevasse... Pour atterrir dans un étrange endroit souterrain, au sec, où elle est interrogée par d'étranges personnes qui lui demandent où est le trésor du vieux Shun. Rogo est vivant : il a survécu aux tortures infligées par ces personnes. A présent, Yiya doit se rendre en dehors des limites de cet endoit, afin d'y retrouver l'âme de Shun. Si elle échoue, Rogo sera pendu...
Ce premier tome de Yiya jette évidemment les bases d'un nouvel univers imaginé par Daniel Pecqueur, de manière assez classique. On retrouve une jeune héroïne orpheline, courageuse, plongée malgré elle dans une histoire qu'elle ne peut pas comprendre tout de suite. L'univers souterrain (ou devrais-je dire sous-marin ?) est vaste, étrange, peuplé de fantômes. Ajoutez-y également un brin de voyage dans le temps, et des gens que l'on croit mort, mais qui en fait ne le sont pas, ou pas vraiment, et vous obtenez à peu près la trame de cette nouvelle série.
Le rythme est bon, souligné par le dessin de très bonne facture de Gajic : c'est très détaillé, peut-être un peu trop, notamment dans certaines scènes d'action où les mouvements ne sont pas suffisamment mis en valeur. La couleur est très réussie toutefois, et les planches sont toutes de très bonne facture, et bien agréables à l'oeil. Le cahier des charges est ici parfaitement respecté donc, avec une mention spéciale pour ce personnage un peu fou, gardien du temple et piégeur à ses heures perdues : un personnage excellent graphiquement, et dans ses mimiques.
Un premier tome agréable et plaisant, qui ne suffit pas encore pour donner une vraie opinion sur cette nouvelle série de l'auteur de Golden City, mais cela va venir sans doute bien rapidement !