Les Chroniques de l'Imaginaire

Sans forme (Le protectorat de l'Ombrelle - 2) - Carriger, Gail

Miss Alexia Tarabotti est devenue Lady Woolsey et a plutôt bien dompté son loup-garou de mari. Ses côtés italien et excentrique font toujours autant jaser les dames qui prennent leur thé en levant le petit doigt mais la Lady s'en accommode, elle est à la pointe de la mode, les autres sont en retard. Et n'a-t-elle pas vécue avec ces pestes de demi-soeurs pendant plusieurs années ?

En tant que muhjah de la reine Victoria, elle se débrouille même assez bien avec le dewan et le potentat, les deux plus hauts représentants des loups et des vampires malgré le fait qu'elle soit une paranaturelle, une personne capable de rendre les surnaturels tout simplement humain avec tout ce que cela comporte comme risque pour leur vie.

C'est d'ailleurs ce qui tracasse toute la communauté surnaturelle de Londres, une vague d'humanisations non consenties. Les crocs ne sortent plus, les poils ne poussent plus et les fantômes disparaissent. Lord Maccon, en tant que chef du BUR, travaille sur ce mystère. Lady Maccon, après avoir géré un régiment en bivouac sur sa pelouse, est bien décidée à mettre son joli nez dans cette affaire. C'est elle la paranaturelle en chef, de toute façon. Lord Maccon peut bien grogner, Alexia s'envole pour l'Ecosse en bonne compagnie... Mlle Hisselpenny, sa demi-soeur Felicity et l'acteur porte-clés Tunstell !

Les histoires de filles dans un univers fantastique proche de notre XIXème siècle avec des grandes robes et des bonnes manières, vous aimez ? Vous devriez, Carriger avait réussi le premier tome du Protectorat de l'Ombrelle et récidive pour ce deuxième, Sans forme.

L'histoire est une aventure pimentée et efficace. C'est rapide, décalé, excentrique, sauf à l'heure du thé parce qu'on ne peut pas faire n'importe quoi non plus - flegme british oblige. L'ambiance est travaillée. Le côté guindé et aristocratique de la bonne société de l'autre côté de la Manche est réussi. Carriger en profite et en rigole, le lecteur aussi bien que le récit soit fondamentalement plus orienté enquête qu'humour.

Toutefois, ce roman ne casse pas trois pattes à un canard, l'intrigue n'est pas franchement complexe et le style d'écriture n'est ni éblouissant ni original. Mais bon, je n'avais pas vraiment ce genre d'attentes en ouvrant cet ouvrage.

En conclusion, Sans forme est une bonne aventure fantastique aux penchants steampunks, drôle, légère et divertissante.