Nicholas Newman retrouve sa petite amie, sauvagement assassinée. L'horreur de cet acte montre bien luvre d'un psychopathe, d'un être à l'âme meurtrie et violente. Or ce meurtre n'est pas unique. Deux autres femmes ont été tuées de la même manière, dans différents pays. Il reste plus qu'une seule âme à sauver : la quatrième des "améthystes". Malgré lui, Nicholas sera entraîné dans cette quête : sauver la dernière rescapée d'une expérience tentée par les nazis. Une quête, au milieu des horreurs, non sans danger pour l'innocent Newman.
L'auteur Franck Delaney nous entraîne brutalement dans la barbarie, pensée par les nazis. A travers un journal intime et les interrogatoires infligés aux différents chercheurs de ce programme, le lecteur est plongé dans l'irréel, l'acharnement sur les juifs. Entre incrédulité et rémission, le lecteur se voit dévoiler les zones sombres du passé. Incrédulité tant les nazis traitaient les juifs pour des êtres inférieurs, des animaux, à peine dignes des expériences les plus inhumaines. Rémission car la barbarie nazie est reconnue et racontée comme une leçon honteuse, à ne pas oublier.
Dans Les enfants de la nuit, Delaney donne l'exemple de quatre familles. Certaines têtes pensantes étaient persuadées que, dans les familles juives, se crée un lien, entre les membres, indestructible. C'est sur ce phénomène que les chercheurs ont travaillé, afin de trouver le moyen de le détruire. Or un élément titille le lecteur. On parle bien d'inspiration nazie mais on ne cite pas les camps de concentration, qui ont une place importante dans l'histoire de la seconde guerre mondiale. Alors quand peut-on situer ces événements ? Même si ils crient de vérité, sont-ils bien réels ? Cela représente donc un maillon faible au pouvoir de persuasion de ce témoignage fort.
Pour soutirer le lecteur de ces horreurs, il y a l'espoir : les améthystes. Quatre femmes, survivantes de ces expériences, qui ont pu retrouver un semblant de vie normale. Et pour deux entre elles, ont pu aimer à nouveau. Malheureusement, un commanditaire cherche à les réduire à néant, à effacer la moindre trace de cette période. Il tente alors de les tuer les unes après les autres. Trois sont déjà mortes, il n'en reste qu'une. Mais les meurtres horribles ne sont pas passés inaperçus. Des policiers des trois états mènent lenquête, et des personnes, dont Nicholas, vont tout tenter pour sauver la dernière. Il est seulement injuste que l'auteur ait résumé les inspecteurs à de mauvaises caricatures.
Les enfants de la nuit est un excellent thriller psychologique où le lecteur, comme le héros, est malmené entre la découverte des idées racistes et l'urgence de la quête. La violence envers ces familles juives est intolérable mais le défoulement du meurtrier sur Nicholas n'en ait pas moins. Que de frayeur quant aux tentatives de meurtres, que d'acharnement d'un côté comme dans l'autre camp. Une course contre la montre, ponctuée d'acide, d'incendie et autres tortures. Un affrontement mortel où personne ne peut en sortir indemne.
Les enfants de la nuit est très fort, émotionnellement. L'auteur a mis la barre haute en s'attaquant à l'un des tabous de l'histoire mondiale et en faisant revivre ses horreurs à l'heure d'aujourd'hui. Un roman plein de frayeur et de suspense.