Nous sommes en 1935. Hitler est au pouvoir, et il est adulé en Allemagne, notamment devant la baisse spectaculaire du chômage dans le pays, et par ses talents d'orateur qui emporte les foules. Et Hitler a également une grande passion pour l'ésotérisme et le paranormal. Avec ses plus fidèles lieutenants, dont Himmler et un certain Eckhart, il a réussi à mettre la main sur le secret des hashishins. Un secret séculaire qui rend possible et réelle la réincarnation...
En fait, chaque personne en connaissant le secret renaît dans ce monde, dans le même corps. Une fois morte, la personne passe une porte, puis elle revient. Et le nombre de portes est différent, en fonction de la personne en question. C'est notamment Jawad, un très vieil homme, qui a tout avoué aux allemands, sous une indicible torture. Jawad était le maître de Sâhir, un des derniers hashishins de Jérusalem. L'enfant avait été recueilli par l'anglais Lawrence, et il a bien grandi depuis.
L'objectif, maintenant, est de tuer Hitler et tous ses lieutenants les plus proches. Des gens qui utilisent le pouvoir des hashishins à de bien mauvaises fin. Et pour cela, il va falloir interroger et tuer bien des personnes, notamment Audrey, cette fille dont Sâhir est devenu amoureux, qui a réussi à infiltrer de nouveau les allemands, et à gagner leur confiance. Mais à quel prix ?
Un mélange de guerre mondiale et d'ésotérisme, voilà que le ton était déjà donné avec le premier tome de cette série, Assassin, parue dans la collection Secrets du Vatican chez Soleil. Ici, il est donc bien de nouveau question de réincarnation, et de vie après la mort : les morts d'une balle dans la tête y sont nombreux, même s'ils ont une fâcheuse tendance à revenir vite à la vie.
La théorie des plusieurs vies d'Hitler, par le moyen cité ici, ou par l'emploi de sosies, n'est pas nouvelle, puisqu'on pouvait trouver cette dernière dans le tout premier tome de la série Sept, chez Delcourt. A présent, nous suivons Sâhir, le dernier vrai hashishin, dans une guerre que lui et quelques hommes de confiance livrent contre le Reich tout entier. Bien évidemment, la vraie Histoire sert de fond de commerce dans cette série, avec notamment une version toute particulière des derniers instants du führer dans son blockhaus berlinois. On adhère ou pas, même si cela sert tout de même le récit d'Oliver Peru.
Côté dessins, on retrouve Cristian Pacurariu, avec son dessin détaillé, aux couleurs sombres et minimalistes. Les scènes d'action manquent toutefois de ce mouvement qui aurait pu les rendre plus vivantes et plus passionnantes. Certaines cases sont franchement travaillées, tandis que d'autres font de ci de là l'objet de moins de détails, notamment dans certaines expressions. Le résultat reste satisfaisant, et parviendra à accrocher les passionnés d'ésotérisme, ou encore les amoureux de la collection, même si on préfèrera le trait plus fin d'un garçon comme Popescu, notamment sur la série La rose et la croix, dans la même collection.
Un second tome qui clôt le dyptique en répondant de manière intéressante à certaines questions, en s'appuyant de manière plus ou moins heureuse sur les faits historiques réels. Pour amateurs du genre principalement !
