Les Chroniques de l'Imaginaire

Le fils du Dieu Poisson (Amaru - 1) - Sauer, Marc

Nous sommes en 2552 sur une Terre recouverte à 99% par les océans, depuis le grand déluge de 2453 qui aura duré exactement une année. Les humains rescapés vivent à présent dans de gigantesques villes sous-marines. Seules subsistent à la surface quelques ethnies, les Insulaires, qui survivent tant bien que mal dans des cités lacustres. Malheureusement, les Urbains qui peuplent les fonds continuent à polluer sans sourciller. Le résultat est une diminution de plus en plus rapide des réserves de poissons et la multiplication des cas d'empoissonnement dû à une chair contaminée. Combien de temps les Insulaires vont-ils pouvoir survivre, c'est la question que se pose Barindra lorsqu'il est interrompu dans ses pensées par un problème au niveau du filet de pêche. Quelque chose semble le bloquer. Après moult efforts, Barindra et les autres hommes d'équipage du bateau remontent un objet étrange, une sorte d'œuf gigantesque.

Pour l'ancien de la cité insulaire de Kovaré, c'est un signe des dieux. En effet, la mythologie de son peuple présente la création du monde sous la forme d'un œuf. Pour Vincent Malackee, un Urbain ethnologue de Victoria en visite, il existe forcément une explication scientifique. Après avoir interrogé les bases de données, il doit pourtant se rendre à l'évidence qu'aucune espèce répertoriée ne donne naissance à ce genre d'œuf. Serait-il en présence d'une nouvelle espèce ?

Alors qu'il se demande comment annoncer cette extraordinaire découverte à la communauté scientifique, l'œuf se brise et un homme s'en extrait. Par quel miracle ? Qui est-il ? Que veut-il ?

Amaru est une trilogie d'anticipation écologique. Dans ce premier tome, on découvre une terre ravagée par les excès de l'homme qui pourtant semble ne pas avoir retenu la leçon, continuant à exploiter et polluer sa mère nourricière. C'est dans ce contexte qu’apparaît, sorti d'un œuf tiré de l’océan, un homme singulier, Poema, doté de pouvoirs étranges et en apparence amnésique.

J’avoue avoir un avis assez mitigé sur ce roman. D'un côté, l’univers mis en place est très original et intelligent, l'intrigue plutôt habile et on a envie d'en connaitre plus sur ce personnage débarqué de nulle part et sur le monde qu'il découvre en même temps que nous lecteurs. On sent également l'attachement de l'auteur pour la culture polynésienne.
D'un autre côté, il y a un aspect naïf voire immature autant dans l'écriture (certaines expressions m'ont fait sourire comme "des gouttes de sudation") que dans la trame ou dans les réactions des personnages qui m'empêchent d'adhérer totalement. Certains rebondissements, situations sonnent faux ou tombent à plat. En prime, le héros, Poema, n'est pas assez crédible. Par moments, il semble surfait voir incohérent.

Mais cela ne m'a pas empêché de dévorer l'histoire, en laissant de côté ce que j'attribue à des maladresses de premier roman et je n'hésiterais pas à lire la suite.