Les Chroniques de l'Imaginaire

Ashita no Joe (Ashita no Joe - 9) - Takamori, Asao & Chiba, Tetsuya

La venue au Japon du vénézuélien Carlos Rivera aura permis quelque chose de très important : le réveil de Joe Yabuki qui désormais ne voit plus l'ombre de Rikiichi dans ses coups. D'ailleurs, le match d'exibition en quatre round au ra marqué les esprits... et Carlos veut absolument le terminer en un match officiel de dix rounds cette fois. Or, comme celui-ci est officiel, cela signifie que Yabuki entre dans un championnat officiel. Après tout, Carlos doit combattre le champion du monde dans son prochain match. Pour l'occasion, Mlle Yoko a organisé le match dans le stade de Base-ball Korakuen et non dans la salle habituelle, et celui-ci se déroule à guichet fermé !

Mais quel est véritablement le but de Mlle Yoko en organisant cette rencontre ? Est-ce pour promouvoir son club, qui a invité Carlos Rivera au Japon, ou plus secrètement pour remonter la volonté et la côte de popularité de Joe, l'ancien rival de Rikiichi ? Joe considère Yoko comme un vrai renard... dans le sens japonais du terme : une démone présente à chacun des carrefours de sa vie.

Je l'ai déjà dit, mais Ashita no Joe est considéré au Japon comme une oeuvre majeure de l'histoire du manga, ce qui justifie déjà en soi sa publication dans la collection vintage de Glénat. On pourrait se poser les raisons de cette popularité nippone. Après tout, ce n'est qu'un shônen sportif assez ancien, qui plus est sur la boxe, populaire à l'époque des années 60, mais plus vraiment de nos jours. Mais quand on lit attentivement ce manga, on découvre que les matchs en eux-même ne sont qu'une faible part des messages que porte Asao Takamori, grand spécialiste du sport de combat. De fait, il s'agit bien de volonté humaine dont il est question, non seulement pour les boxeurs, mais aussi pour leurs dirigeants.

Car Yoko est un personnage trouble, qui a autant fait pour Joe qu'elle a défait. De même, "Papy" Tange est un homme détruit, qui essaye par tout les moyens de revenir, avec parfois des réussites, et de sacrés ratés. Ce qui fait que quand on lit Ashita no Joe, on se laisse singulièrement happer par l'histoire, et il est bien difficile de s'empêcher de prendre le volume suivant malgré l'heure parfois tardive... et pourtant je suis loin d'être un fan de boxe ! C'est juste une très bonne histoire, avec une mise en scène exemplaire... ce qui n'est pas sans me rappeler l'autre grand succès de la boxe, Ippo. De là à en déduire que c'est une belle leçon de manga, il n'y a qu'un pas. Vivement la suite.