Cixi est à Eckmühl, en compagnie de Thanos. Ce dernier finance les recherches d'un docteur complètement fou, qui n'hésite pas à trépaner tout citoyen qui passe à sa portée pour ses sombres expériences. Apparemment, il est possible de se passer des sages d'Eckmühl, lorsqu'on parvient à relier plusieurs cerveaux entre eux... Lors d'une visite dans ce laboratoire, Cixi est dégoutée, mais elle n'a pas d'autre choix que celui de faire bonne figure...
Mais la nuit, la voilà de nouveau transformée en une justicière toute de noir vêtue : l'ombre ténébreuse... Cixi va ainsi pouvoir tuer ce docteur fou, et délivrer un gamin qui était sur le point de passer un bien sale quart d'heure. Mais Cixi apprendra bientôt une autre nouvelle étonnante : la voilà enceinte de Thanos ! De quoi avoir des frissons... Aussitôt, Cixi se met en quête de trouver une vieille avorteuse, qui lui prépare une décoction dont elle a le secret pour se débarasser du bébé.
Mais Thanos en entend parler. Il ne pense désormais qu'à son fils, son digne héritier. Il fait surveiller et enfermer Cixi, en la menaçant bien si jamais il arrivait quelque chose à son fils. Plus que cela, il utilise le pouvoir du magohamoth pour protéger le ventre de Cixi. Désormais, plus rien ne pourra atteindre l'enfant, qui est appelé à se développer bien rapidement, et à tuer sa propre mère lors de la naissance. Une seule solution maintenant pour Cixi : entrer en contact avec l'épée de Thanos, contenant un moreau d'ivoire de magohamoth. Alors que Thanos est parti en guerre pour quelques temps...
Nous en sommes donc là au troisième et dernier tome de Cixi de Troy, une espèce de spin-off de la série mère, Lanfeust de Troy... Les évènements de Cixi se déroulent ainsi entre les tomes 6 et 7 des premières aventures du jeune forgeron, en nous faisant entrevoir des aspects bien noirs des personnages de l'univers d'Arleston. C'est ici à la fois Vatine (Aquablue) et Floch (Les Naufragés d'Ythaq) qui sont au dessin. Et le moins qu'on puisse dire est que cela est beau et coloré. Les décors sont fins, fourmillent de détails, de même pour les scènes et les personnages secondaires que l'on peut croiser dans cette lointaine cité. Les scènes d'action sont mises à l'honneur, avec un superbe sens du mouvement dans les batailles, que celles-ci se déroulent de nuit, ou dans de sombres égouts. Un très bon point sur le plan graphique donc.
Côté scénario, exit enfin les blagues potaches et l'humour scato parfois un peu facile. Ici, c'est sombre, glauque, parfois gore, et parfois bien cru (en référence à cette Cixi qui crache ce que vous aurez deviné suite à un rapport avec Thanos...) : en cela, Cixi de Troy pourrait bien constituer la meilleure série du monde de Troy, en dehors de Lanfeust de Troy, bien évidemment...
Une série en tout cas très réussie et plaisante, qui ne tombe pas dans l'humour facile. Le scénario y est accrocheur, et les dessins mettent une fois de plus le monde de Troy à l'honneur, en privilégiant évidemment le galbe de cette superbe créature qu'est Cixi ! N'y voyez pas qu'un intérêt bassement commercial : la qualité est bel et bien au rendez-vous !