Partant de l'origine animale de l'homme, que la science a suffisamment prouvée pour éliminer tout doute raisonnable, l'auteur s'interroge sur ce "saut qualitatif" que constitue le fait que pour autant l'homme a cessé d'être un animal, qu'il n'en est plus un.
Pour démontrer cette thèse, après avoir rappelé les différentes théories de l'évolution en présence, il fait appel aux recherches sur la perception animale, et la perception humaine, du monde, montre combien elles divergent, et combien cette différence est importante dans le processus d'hominisation. Il interroge de la même façon, et avec le même résultat, les différences entre langages animaux et langage humain. A partir de la question de l'objectif de ce dernier, qui est fondamentalement de partager avec d'autres humains le fruit d'une expérience, il montre que la base de l'hominisation réside dans "l'attention conjointe" porté à un monde commun.
Il évoque enfin la nécessité de re-définir et donc repenser la question des rapports entre "réalisme" et "métaphysique", sans retourner à une quelconque transcendance vers un absolu extérieur, mais en allant vers une position qui étudierait vraiment, scientifiquement, les questions métaphysiques (l'être, la vérité, le réel) qui organisent la vie et la psyché humaines.
On comprendra à la lecture de ce résumé brossé à très grands traits que cet essai est absolument passionnant. Le malheur est qu'il est aussi d'une grande difficulté d'abord, pour qui ne serait pas familiarisé avec les théories anthropologiques et philosophiques auxquelles l'auteur fait constamment référence, et qui bien sûr sont citées dans un riche corpus de notes.
