Les Chroniques de l'Imaginaire

Eva Moreno - Nesser, Håkan

Eva Moreno, inspectrice au commissariat de Maardam, est sur le départ. Trois semaines de vacances en compagnie de son amoureux (amant ? copain ? fiancé ?), voilà un programme alléchant. C'est sans compter la demande d'un prévenu, Lampe-Leermann, qui se dit prêt à faire des révélations fracassantes mais à elle et elle seule. Comble de chance (ou de malchance) son lieu de détention n'est situé qu'à dix petits kilomètres de la villégiature de l'inspectrice. Son chef saute donc sur l'occasion pour lui imposer cet ultime service. Le repos et le farniente semblent bien compromis.

Dans le train, Eva fait la connaissance de Mikaela, une jeune fille anxieuse de rencontrer son père qu'elle ne connait pas. Pour cause, il a commis un meurtre seize ans plus tôt et sa mère a tout fait pour lui cacher son existence. Mais le jour de son dix-huitième anniversaire, cette même mère a décidé que sa fille avait le droit de connaitre la vérité.

Alors quand la jeune femme est portée disparue, Eva Moreno ne peut s'empêcher d'utiliser ses vacances à la retrouver.

Avant toute chose, afin d'éviter aux autres lecteurs de perdre du temps à se demander où se situe l'action de ce roman, il faut savoir que Håkan Nesser a inventé un pays imaginaire qu'on pourrait situer n'importe où en Europe du Nord. Inutile donc, comme je l'ai fait ayant vécu en Suède, de tenter de retrouver des lieux que vous auriez pu connaitre.

Passé ce détail, on est en présence d'une histoire policière classique, menée par une femme moderne qui sacrifie sa vie privée à son travail. Des chapitres flash-back nous éclairent progressivement sur l'évènement déclencheur de l'affaire actuelle. J'avoue avoir trouvé le récit lent, très lent car trop axé sur les états d'âme du personnage central. L'action passe clairement au second plan. Quant au style, sans être désagréable, il a ce côté étrange d'utiliser à l’envi le nom et le prénom des protagonistes, même lorsque la scène met en œuvre deux amants. Sincèrement, quand vous pensez à votre tendre moitié, vous l'appelez par son patronyme complet, vous ?

Globalement, c'est un roman qui se laisse lire car l'auteur possède indéniablement le talent de distiller des indices nous donnant envie de connaitre la suite mais qui s'oubliera aussi vite.