Les Chroniques de l'Imaginaire

La lune des traitres (Nightrunner - 3) - Flewelling, Lynn

Seregil et Alec pensaient certainement pouvoir couler des jours heureux et tranquilles dans leur petit coin de paradis, une maisonnette isolée de tout et de tous. Malheureusement, le royaume de Skala est au plus mal, agressé de toutes parts par les troupes de Plenimar. Idrilain, sa souveraine pense que le salut ne peut venir que d'une alliance avec les Aurënfays. Cette race avait apporté la magie en Skala par le biais d'unions mixtes, avant de stopper tout échange trois siècles plus tôt, suite à l'assassinat d'un des leurs. Aujourd'hui, les enfants dotés de pouvoirs magiques sont de plus en plus rares et le massacre de la quasi-totalité des plus prometteurs par les Plenimariens laisse peu d'espoir pour combattre les terribles nécromans. Il est temps que Skaliens et Aurënfays rouvrent leurs frontières et reprennent de bonnes relations.

Idrilain et un de ses conseillers ont obtenu de l’Iia’sidra, le conseil des chefs de clans aurënfays, qu'il reçoive une délégation de skaliens. A leur tête, Klia, la plus jeune fille de la reine. Seregil sera chargé de la conseiller lors des âpres négociations qui l'attendent. Son exil a été momentanément levé, même si il y a fort à craindre que son retour ne soit pas sans soulever de protestation. Pour Alec, c'est l'occasion de découvrir ses racines, ayant appris récemment que sa mère était issue de ce peuple , et peut-être de lever le voile d'ombre qui plane sur le passé de son amant.

C'est avec grand plaisir que j'ai retrouvé le duo Alec/Seregil, même si ils sont moins centraux au récit, certains personnages secondaires étant mis en avant et plus développés comme Thero ou Beka. Logiquement, il n'est pas nécessaire d'avoir lu le diptyque précèdent pour apprécier ce tome dont l'histoire est indépendante mais je le conseillerais néanmoins, ne serait-ce que pour comprendre certaines allusions.

Dans ce troisième volume, pas de grande mission d’aventures mais un véritable nœud d'intrigues politiques. Traitrises, coups fourrés, agents doubles, conciliabules, secrets sont au programme. Les premiers chapitres, consacrés à l’arrivée dans le pays aurënfay, se lisent avec délectation et impatience. Par la suite, la politique prend une place prépondérante et la fluidité de lecture s'en ressent. La multiplication des noms (très compliqués de surcroit), des personnages, des alliances font qu’on perd vite le fil quand ce n'est pas tout intérêt dans l'histoire. Certes, on peut y voir une volonté de l'auteur de refléter la lenteur des négociations avec un peuple qui n'a pas la même notion du temps que les humains ainsi que la complexité d'une alliance politique mais je pense que l'intrigue aurait gagné en énergie avec quelques raccourcis.

C’est avec regret que j’ai vu le passé de Seregil ou d’Alec relégué au second plan, voir être traité trop succinctement alors que c'était clairement l'intérêt principal pour moi. Un tome trop long et trop bavard à mon goût.