Olivia n'a plus réellement l'envie de vivre. Son boulot dhôtesse de l'air a cessé depuis longtemps de la passionner, et ses acouphènes risquent de toutes façons de la cantonner dans un poste au sol. Elle a quitté l'homme qu'elle aimait. Elle n'a pas eu le choix après sa trahison, mais la douleur est tout de même bien présente. Elle n'a pas beaucoup d'amis, à part Laure... Et puis il y a Hanna, sa grand-mère. C'est Hanna qui l'a élevée à la mort subite de ses parents un jour de Noël. C'est Hanna qui lui a donné éducation et amour. Elle lui doit bien ses petits week-end mensuels au domaine des Pierres Vives, une sorte de maison de retraite améliorée. Mais même ces petits séjours deviennent difficiles. Olivia a vraiment la sensation de devenir folle. Et pourtant... Il n'est pas plus grand destin que le sien.
Chritel Noir nous livre ici un roman tout en tendresse. Une très belle histoire, et une grande leçon de vie. Instinctivement on ne peut qu'être attiré par cette bande de mémés mystiques. Elles sont attachantes à souhait, et Hanna est quelque part la grand-mère que l'on a tous idéalisée. La mamie de conte de fée. Olivia fera forcément vibrer quelque chose en nous. Elle est dans un mal-être intime et récurent que l'on connait tous d'une manière ou d'une autre. Pour l'avoir nous même expérimenté ou pour avoir connu quelqu'un qui le vivait.
J'ai personnellement un peu plus de mal avec les apparitions hertziennes des forces du mal que l'on a du mal à situer au bout du compte. De même, l'aspect mystico-religieux n'est pas pour moi lintérêt premier de l'ouvrage. Par contre l'idée que l'altruisme repose quelque part nécessairement sur une fondation égoïste est assez savoureuse.
Et puis la grande leçon de vie : donne tout ce que tu peux, reçois ce qu'on te donne et construit toi. C'est cela l'amour finalement. C'est le pardon.
Le sujet pourrait être polémique et l'on pourrait en disserter des heures, mais le plus important est que l'auteur ne le soutient qu'avec douceur. Alors l'on pourra trouver le concept un peu facile peut-être, mais au fond c'est un point de vue qui est défendu là avec beaucoup de finesse et de justesse. Et cela rend quoi que l'on en pense la lecture agréable.
