Dans ce court texte, Honoré de Balzac s'est attaché à dépeindre avec beaucoup d'humour la vie conjugale, en s'appuyant sur l'exemple d'un couple fictif, Caroline et Adolphe. Il suit un ordre chronologique dans le cours de la vie de couple, en sautant la phase de la passion pour commencer de suite par "un petit mal chronique, intermittent, assez semblable à une rage de dent". La routine s'est installée, les vérités ne sont toujours pas bonnes à dire mais on les dit quand même. Et puis on regarde ailleurs.
Chaque chapitre permet à l'auteur d'exposer sa théorie puis de la mettre en pratique avec le couple témoin. Les exemples donnés trahissent un sentiment à la limite de la misogynie. Les femmes sont vaines et coûtent cher, n'aiment leur mari que lorsqu'ils leur paient de belles robes et les emmènent dîner dans tout Paris. Elles ne savent pas ce qu'elles veulent, leur rêve est une maison à la campagne, mais une fois installées elles s'ennuient et veulent retourner à la ville. Elles aiment se faire plaindre de leurs amies pour que l'homme ait le mauvais rôle. Le mari n'agit pas forcément mieux, trompant sa femme, la négligeant, mais le reproche se fait moins sentir.
Vraies ou fausses, ces assertions ne manquent pas de sel ! L'ironie ambiante m'a beaucoup fait sourire, car en réalité hommes et femmes se montrent aussi fourbes l'un que l'autre. Cette philosophie de la vie conjugale n'est pas à prendre au pied de la lettre mais pointe du doigt des travers qui ne sont pas prêts d'être corrigés, telle est la nature humaine !