Les Chroniques de l'Imaginaire

Bonne nuit, mon amour - Frimansson, Inger

Justine avait tout pour être heureuse, ses parents s’aiment et son père est un riche industriel suédois, ils vivent dans une belle maison au bord d’un lac. Mais sa mère meurt alors qu’elle a trois ans et depuis ce moment-là, sa vie devient un enfer : son père se remarie avec Flora, sa secrétaire, qui n’aime pas sa belle-fille. Il continue à gâter et à protéger Justine, mais il ne se rend pas compte que Flora maltraite la fillette dès qu’il a le dos tourné, Justine espère en vain qu’il finira par ouvrir les yeux. A l’école, elle est le souffre-douleur de sa classe et tout particulièrement de Jill et Bérit, qui ont l’imagination aussi perverse que Flora pour la faire souffrir. Au début de son adolescence, elle trouve du réconfort auprès d’un vieux bucheron, elle le séduit et tombe enceinte. Ses parents cachent sa grossesse, refusent de la conduire à l’hôpital et son bébé prématuré mourra au bout de quelques jours faute de soin.

Justine continue de vivre avec ses parents, son père meurt d’une crise cardiaque et les deux femmes s’enferment dans un huis clos marqué par la haine. Justine est complètement sous l’emprise de Flora et ne réussit rien dans sa vie. Flora a une attaque et restera à l’hôpital durant plusieurs années. Justine adopte un oiseau, vit seule dans sa maison et continue à rendre visite à sa belle-mère.

Un jour chez le dentiste, elle rencontre Nathan. Il est le premier homme à s’intéresser à elle depuis le bucheron trente ans auparavant. Elle en est éperdument amoureuse. Lorsque Nathan crée une entreprise de tourisme-aventure et part en Malaisie pour explorer la jungle avec un groupe de clients, elle veut absolument l’accompagner.

La deuxième partie commence justement au début de ce voyage, très difficile pour Justine. Elle finit par se rendre compte que Nathan a quelqu’un d’autre dans sa vie. Dès lors sa vengeance sera implacable avec tous ceux qui l’ont fait souffrir si longtemps.

J’ai aimé ce roman sans pour autant y voir un coup de coeur. Tout au long de la première partie (deux tiers du livre) , on attend qu’il se passe quelque chose qui n’arrive jamais et ce uniquement parce qu'il est écrit "thriller" sur la couverture. J’ai plutôt eu l’impression d’un roman classique, il y a peu d’action, sauf à la fin. C’est le portrait d’une enfant humiliée et martyrisée qui deviendra une femme marginale et instable, qui vit solitaire avec un oiseau comme animal de compagnie. J’avoue avoir de la peine à comprendre comment ce livre a pu recevoir le prix du meilleur roman noir suédois.