Depuis seize ans qu'il est esclave, Seyonne a appris à vivre au jour le jour et à se satisfaire du peu que lui accordent ses propriétaires : une semaine au cachot, c'est une semaine sans coups de fouet, et ainsi de suite. Le tout-puissant prince Aleksander a beau être arrogant et caractériel, désinvolte dans sa manière de faire chuter les puissants ou punir les esclaves pour des motifs anodins, il n'est qu'un maître de plus dans une longue série.
Mais voilà que Seyonne découvre qu'un rai-kirah, un démon qui s'est approprié le corps et l'âme d'un humain, a pris pour prochaine cible le jeune prince. Le sang de l'esclave ne fait qu'un tour : son peuple, les Ezzariens, a toujours combattu cette engeance ; avant sa capture et l'annihilation de ses pouvoirs, lui-même était un Gardien et a fait serment de protéger des rai-kirah ceux qui en avaient besoin. Fût-ce un maître impitoyable et cruel, le fils de celui qui a asservi son peuple...
J'ai eu une très bonne surprise avec ce livre. L'évolution du prince Aleksander et de ses relations avec son esclave est courue d'avance, mais on y prend cependant grand plaisir : le roman est en effet centré sur les relations entre les deux hommes, que tout oppose au premier abord mais qui bien évidemment en viennent à s'apprécier et à devoir compter l'un sur l'autre dans leur lutte contre les démons. Leurs affrontements sont très réjouissants et portent le récit.
L'intrigue elle-même n'est pas très complexe, mais avec suffisamment de rebondissements pour maintenir l'intérêt. On pourra apprécier également que, bien qu'il s'agisse d'une trilogie, la conclusion de ce premier tome soit une vraie fin en soi, sans frustration pour le lecteur.
L'écriture de Carol Berg est très dynamique et les péripéties très visuelles. J'ai dévoré ce roman d'une traite, et j'attends la suite des Livres des Rai-Kirah avec impatience.
