Les Chroniques de l'Imaginaire

Le temps de la vengeance (La légende de la lune sanglante - 2) - Kluver, Cayla

A regret, Alera a épousé le prétendant choisi par son père. Malgré leur jeune âge, son époux Steldor et elle-même ont été couronnés roi et reine d'Hytanica. Mais Alera ne peut oublier l'amour qu'elle porte au beau Narian ; celui-ci a beau avoir disparu, sa présence reste très vivace dans le cœur d'Alera, ce qui l'empêche de répondre favorablement aux avances de son mari. Autant dire que le temps est à l'orage dans le nouveau couple royal !
Il va cependant falloir faire front ensemble : les Cokyriens sont bien décidés à conquérir Hytanica. Mais pourquoi Narian a-t-il rejoint son ancien maître, le cruel Grand Seigneur des Cokyris, l'ennemi le plus acharné d'Hytanica ? Trahira-t-il vraiment Alera ?

Ce deuxième tome de La légende de la lune sanglante enchaîne directement sur la fin du premier tome. Malgré tout, il n'y a pas beaucoup d'action dans la première partie, dans laquelle on assiste aux multiples affrontements entre Alera et son nouvel époux.
Les deux personnages ne se montrent pas ici sous un jour très favorable. Alera se comporte très naïvement : elle en veut à son père de lui avoir imposé un mariage politique plutôt qu'un mariage d'amour, alors même que sa main est assortie de la couronne ; elle se refuse à son époux bien qu'il ne lui soit pas indifférent physiquement ; elle part se promener seule à proximité des lignes ennemies... Certes, les femmes hytanicaines sont élevées de manière très protégée et tenues à l'écart de la politique - la plus grosse responsabilité de la reine semblant être le choix des menus - mais là le comportement d'Alera décroche le pompon ! De son côté, Steldor, en plus de sa misogynie (est-ce bien étonnant dans cette contrée ?), se révèle doté d'un tempérament colérique et autoritaire. Les relations entre les deux nouveaux souverains font donc des étincelles, s'enlisant de plus en plus au fil des pages.

Dans une deuxième partie, la guerre enfin commencée force les protagonistes à faire preuve de leurs qualités cachées. Il y a également beaucoup plus d'action, et j'ai trouvé cette partie beaucoup plus stimulante.

L'histoire présente parfois des aspects un peu simplistes. Par exemple, l'auteure semble ne pas être très au fait des activités quotidiennes d'un roi ou d'une reine, la description qu'elle en donne évoquant plus des tâches d'intendance du palais. Cela prête parfois à sourire, mais n'empêche pas d'apprécier le récit.
J'ai eu grand plaisir à découvrir la suite des aventures d'Alera et ses proches, lecture divertissante à défaut d'être profonde. Je me demande maintenant ce que Cayla Kluver nous réserve pour le troisième tome de la trilogie.