La petite équipe du commissaire Sjöberg est mise à mal par une série de meurtres inexpliqués et d'apparence isolés. Les victimes sont très différentes, ne vivent pas au même endroit, et le mode opératoire change à chaque fois. Pourtant, un point commun les relie toutes : leur âge. Elles ont toutes quarante-quatre ans. Quel peut bien être le mobile ?
Dès le départ, on se doute de ce qui pousse le meurtrier à s'en prendre précisément à ces victimes. Thomas était le souffre-douleur de sa classe de maternelle. Il a subi des brimades intolérables, des actes de torture même. Depuis il n'est que l'ombre de lui-même, sans amis, sans attaches. Il tombe par hasard sur un de ses camarades de classe et le suit, pour voir à quoi ressemble la vie de quelqu'un qui a visiblement réussi.
L'enquête suit son cours avec en parallèle la narration de la vie de Thomas, et le lecteur fait nécessairement le lien entre les meurtres et lui. Mais à ce stade là de l'histoire c'est tout ce qu'on devrait savoir. Or il se trouve que la quatrième de couverture nous donne un élément qui n'apparait qu'à la toute fin du roman et donne d'emblée au lecteur attentif le fin mot de l'histoire. Car à partir de ce résumé et en lisant les premières pages du roman, on comprend tout de suite. Et au lieu de se prendre au jeu créé par Carin Gerhardsen, on ne fait qu'attendre que la police ait résolu ce que le lecteur sait depuis longtemps.
Si l'intrigue était passionnante cet inconvénient serait moins gênant, mais l'histoire n'est pas menée de façon à nous tenir en haleine. Les policiers de Stockholm sont plutôt longs à la détente, pas très dégourdis. Il y a très peu de rebondissements. De plus les petits soucis conjugaux du commissaire, vraiment des broutilles, ralentissent l'histoire, et il n'y a guère que le problème personnel de l'agent Petra qui soit digne d'intérêt.
C'est un polar qui se lit facilement, sans déplaisir, mais sans plaisir particulier non plus. Et si d'aventure vous avez l'occasion de le lire ne regardez surtout pas la quatrième de couverture !