C'est peu après une expérience d'un an en tant que médecin de campagne que Boulgakov se met à écrire, en se basant sur sa récente expérience.
Les sept nouvelles qui constituent ces Carnets ont une grande homogénéité, dans le style, dans le contenu, et dans le temps. Toutes rapportent la lutte d'un jeune médecin contre l'ignorance, voire l'obscurantisme, de cette Russie profonde où les paysans n'en savaient même pas assez pour prendre peur au mot de "syphilis". Y est décrit aussi le dévouement requis de ce tout jeune homme qui, en des journées de treize heures, voit une centaine de patients avant de passer dans les salles de son petit hôpital.
Touchants, mais surtout passionnants sur le plan du contenu, ces textes méritent aussi ce dernier qualificatif sur le plan littéraire, car on y retrouve toute la culture, certes, mais aussi la profonde humanité de l'auteur, qui n'oublie jamais de consacrer du temps à la beauté d'un enfant ou d'une femme, et de s'en émouvoir.
