Les Chroniques de l'Imaginaire

Ghost - Cajelli, Diego & Mutti, Andrea & Mutti, Andrea

John Ghostman, alias Ghost, était agent au FBI. Un profileur. Mais une affaire qui s'est mal terminée lui a fait tout arrêter. Il vit avec sa culpabilité et le fantôme du gamin qu'il n'a pu sauver qui le suit en permanence. Il est bien tenté de se tirer une balle dans la tête, mais même ça, il n'y arrive pas. Alors, pour survivre, il est devenu détective privé. Là, il enquête sur une infidélité. Il pourra même rapporter au mari un vidéo en sons et couleurs de sa femme se faisant prendre par un autre que lui. Charmant, mais il faut bien vivre.

Pendant ce temps, le FBI va découvrir la nouvelle victime d'un tueur en série qu'on surnomme Cisaille. Il attache ses victimes au sol en y plantant des pitons, leur coupe les pouces et autres joyeusetés. C'est sa quatrième victime et cette fois, il semble que le message qu'il laissait soit complet : Where are you Ghost? Pour l'agent Cormak, ancien partenaire et ami de Ghost, le message est clair. Il va donc rendre une petite visite à John pour voir ce qu'il pense de cette affaire. Ghost affirme ne pas lire la presse mais Cormak est persuadé qu'il est l'homme de la situation pour résoudre cette énigme.

Que va en penser le fantôme qui hante Ghost ?

Comme le dit Andrea Mutti dans la postface de Ghost, ces dernières années, beaucoup d'affaires policières, que ce soit à la télévision ou dans la littérature, ce sont trouvées résolues par la science. On a des experts de la police scientifique, des anthropologues judiciaires et j'en passe et des meilleurs qui sont capables de tout résoudre avec des brins d'ADN. Mais l'instinct, l'intuition a disparu des scènes de crime quand le policier s'y trouve. Ghost arrive donc pour remettre les choses en ordre. Ici, l'instinct est aussi bien dans la personne de Ghost que dans le fantôme qui le poursuit et le hante. Cependant, cet instinct va servir, mais pas autant que ces quelques mots pourraient le laisser penser. Parce que l'enquête n'est pas le cœur du tome. Non, ce qui est intéressant, ce sont les personnages et leurs relations.

Bien sûr, on veut savoir pourquoi le tueur semble vouloir jouer avec Ghost, et nous saurons tout. C'est à la fois bien trouvé dans la manière dont c'est narré et amené même si le pourquoi du comment n'est pas si original et déjà vu. Mais il ne faut pas bouder son plaisir parce que le récit est bien emmené, avec un bon rythme, une bonne alternance de scènes et un dessin qui plonge bien dans cette ambiance glauque. Andrea Mutti maîtrise bien son sujet et sait s'adapter à cette nouvelle ambiance. C'est aussi à ça qu'on reconnait un bon dessinateur, quand son trait sait s'adapter et se faire polymorphe.

Ghost est donc un bon récit pour qui chercherait un polar d'ambiance nerveux et inspiré.