Les Chroniques de l'Imaginaire

Crises (Library Wars - 3) - Arikawa, Hiro

Iku Kasahara cauchemarde et pleure à chaudes larmes pour une raison bien simple : le frère de son collègue Tezuka, Satoshi, lui a dévoilé la réalité sur l'identité du fameux "prince" pour qui elle a craqué voilà déjà six ans, et s'est enrôlée dans le Corps des bibliothécaires. Celui-ci n'est autre que son supérieur direct, le lieutenant Dojo ! C'est sûr, ce dernier ne peut pas l'aimer après toutes les horreurs qu'elle lui a balancé depuis son incorporation. Le lendemain, sa tête fait peur à voir. Même son supérieur, Dojo le remarque, et adoucit les paroles qu'il prononce. Mais ce faisant, il remarque la lettre de Satoshi Tezuka et se doute que l'état de sa subordonnée est sans doute en rapport avec cette dernière. De ce fait, il exige de la lire, provoquant une peur panique chez Iku, qui réagit inconsciemment en projetant son supérieur au sol par une prise de judo.

Dans sa collection Glénat Roman, l'éditeur bien connu des mangaphile publie les romans d'origine qui ont conduit à certains succès notoires tels que Taitei no Ken, ou encore The sky Crawlers. Cette fois, c'est de Library Wars qu'il s'agit, une histoire d'anticipation mêlant censure et histoire d'amour. L'adaptation manga, Library Wars - Love and War, réalisée par Kiiro Yumi se montre particulièrement proche du roman.

Dans un futur proche du Japon, à l'ère Seika, une loi a été votée, interdisant certains livres jugés de pouvoir porter atteinte aux valeurs de la patrie, ou plus simplement pouvant pervertir les plus jeunes. Cette Loi d'Amélioration des médias cache cependant une vérité plus simple : le renforcement de la censure. Iku Kasahara a décidé d'orienter son avenir en s'engageant dans le corps armé des bibliothécaires, seul organisme habilité à pouvoir défendre les livres et à conserver les documents censurés. Sauf que son instructeur, le lieutenant Atsushi Dojo, est un homme exigeant, et qu'elle a bien du mal à rentrer dans ses bonnes grâces... Il faut dire que sa notion du métier est tronquée, tant elle repense souvent à l'homme qui l'a impressionnée dans une librairie de son quartier, et qui est à l'origine de sa vocation.

Dans ce troisième volume du roman, correspondant à ce qui se déroule après le tome quatre du manga, Iku et Dojo vont devoir cohabiter en tout connaissance de leur rôles passés. Mais leurs sentiments respectifs doivent attendre, car des événements de grande ampleur vont appeler le GIB dans un autre département du pays, pour protéger une exposition comportant un oeuvre ouvertement opposée à la loi d'amélioration des médias. Mais l'état du groupe local du corps de Mito, la ville d'origine d'Iku, laisse vraiment à désirer. Le GIB est alors obligé de prendre les commandes de l'opération, avec des effectifs peu entraînés pour les aider, à cause d'une directrice de bibliothèque manipulée par le groupe Bibli-Avenir auquel appartient Satoshi Tezuka, opposée à la défense armée des bibliothèques. Or, le capitaine Genda sait que l'attaque sera forte... Quant à Iku, elle va devoir affronter un adversaire encore plus redoutable : sa famille, qui ignore encore son appartenance ou groupe armé, la croyant juste une bibliothécaire.

Ce dernier chapitre du livre est un moment fort, qui développe des valeurs et stratégies contrairement aux premiers chapitres plus sentimentaux, ou d'histoires privées. Néanmoins, le chapitre concernant l'interview d'une star démontre un aspect politique assez intéressant, ainsi que le développement d'un aspect méconnu du capitaine Genda.

Dans l'ensemble, la lecture est simple, adaptée à des adolescent. Néanmoins, le tout est agréable, fort proche du ton donné dans le manga, et j'ai passé un moment agréable. Merci à Glénat d'importer ces textes originaux.