Un gang de braqueurs de banque sévit depuis quelques mois, celui des anciens présidents. Les membres, quatre au total, sont tous affublés d'un masque à l'effigie d'un des anciens présidents des États-Unis. Leurs braquages sont millimétrés et parfaitement orchestrés : ils ne prennent que l'argent des caisses, jamais celui des coffres, ils bougent beaucoup dans la banque et semblent maîtriser l'espace. De fait, personne n'a réussi pour l'instant à les coincer ni à avoir la moindre piste.
Johnny Utah est une jeune recrue du FBI. Fier et volontaire, il va être mis en binôme avec Angelo Pappas, un dinosaure un peu excentrique qui a une théorie bien à lui sur le gang des anciens présidents, théorie qui n'est pas forcément partagée par sa hiérarchie et ses collègues. Il pense que les membres du gang sont des surfeurs. Leur manière d'occuper l'espace, leurs déplacements et certains indices très maigres lui font dire de manière certaine qu'il a raison. Il va donc convaincre Johnny Utha d'intégrer ce milieu très fermé des surfeurs pour mener son enquête.
Seulement, en travaillant ainsi en sous-marin, Johnny va découvrir un nouveau monde, avec ses codes, ses traditions et son gourou, un certain Bodhi.
Point break est un film de série B mais qui, contrairement à certain de série A de cette époque ou même après, a su garder sa fraicheur. Kathryn Bigelow nous a pondu un film vraiment plaisant avec une enquête qui a une toile de fond originale : le milieu des surfeurs. Bien sûr, les choses sont très romancées mais on appréciera quand même les moments de pure liberté dans les rouleaux de l'océan. Malgré le caractère de gangster de Bodhi et sa bande, sa philosophie n'est pas sans intérêt. Vouloir vivre pleinement, vraiment, avec tout ce que cela implique de détachement. Bien sûr, lui-même n'applique pas vraiment ses concepts puisqu'il lui faut de l'argent pour pouvoir ne pas en avoir besoin. Mais le concept est séduisant dans notre quotidien de toujours plus.
Ce film a aussi fait découvrir un acteur qui aura sa part de rôle marquant par la suite : Keenu Reeves. Il est confronté à un Patrick Swayze très loin du danseur de Dirty dancing. Mais son rôle de Bodhi lui va comme un gant. Bodhi n'est pas un mec taillé comme une armoire à glace, comme on le montrerait sans doute si le film était tourné aujourd'hui, mais il s'en dégage une force qu'on n'a pas forcément envie de défier. Une sérénité qui, comme Fonzie en son temps, force le respect et l'envie de ne pas le chercher.
Malgré son âge et son côté seconde zone, Point break est un film que je revois avec plaisir de temps à autre. Et il me fait dire que le surf, ça doit être quand même très sympa