Les Chroniques de l'Imaginaire

Les cerfs-volants de Kaboul - Hosseini, Khaled

Ce livre nous fait découvrir l’Afghanistan d’avant l’invasion russe, à l’époque où c’était à peine si on savait situer ce pays sur une carte. En ce temps-là, Kaboul était une ville exotique et pas le champ de ruines dont nous entendons parler chaque jour à la télévision.

Amir et Hassan sont deux amis, nés au début des années 1960. Ils sont voisins et inséparables, ils sont d’ailleurs frères de lait. Ils grandissent ensemble, mais malgré leurs jeux tout les sépare : Amir est le fils d’un riche commerçant de Kaboul, un enfant privilégié qui va à l’école tandis qu’Hassan est le fils de leur serviteur Ali, un homme bon. Les deux enfants ont perdu leur mère. Amir vit avec son père, Baba dans une somptueuse maison. Leur relation est très difficile, Amir se sent coupable de la mort de sa mère, décédée d’une hémorragie en lui donnant naissance. De plus il aime lire et écrire et n’a aucun intérêt pour les passions viriles de Baba comme la chasse ou le football. Rahim Khan, un ami de Baba lui apporte affection et soutien.

Hassan a une vie simple. Il a hérité de la bonté de son père Ali et tous deux vivent dans un cabanon au fond du jardin de la grande maison. Ils appartiennent à la minorité hazara, fortement discriminée par les Pachtouns majoritaires et détenteurs du pouvoir. Hassan est destiné à devenir cuisinier comme son père et dès son plus jeune âge, il est au service de son ami Amir qu’il traite avec respect et dévotion, ce qui est loin d’être réciproque. Les enfants jouent ensemble, mais seulement lorsqu’Amir n’a pas d’amis de sa condition sociale avec qui jouer.

L’hiver marque la saison des vacances scolaires en Afghanistan et celle des tournois de cerfs-volants, un évènement incontournable à Kaboul. L’hiver 1975 sera le dernier hiver heureux d’Amir et Hassan. Il se terminera par la trahison d’Amir et marquera le début de vingt-cinq ans de remords et de souffrance, jusqu’à ce jour de 2001, où Amir exilé aux USA recevra un appel téléphonique lui proposant de se racheter.

Nous suivons Amir et Baba dans leur parcours du Kaboul d’avant-guerre à l’exil américain. Nous découvrons le Kaboul des années 1960 et 70, encore marqué par la mentalité féodale.

C’est un très beau livre plein de surprises et de rebondissements. J’ai aussi beaucoup aimé la fin : il ne se termine pas par un happy end à l’américaine, trop facile après tant de souffrances endurées par les protagonistes du livre, mais juste par une porte entr’ouverte sur un petit espoir, une lueur qui brille dans la nuit.