Brian Blake est terré dans un placard avec sa nièce Penny pendant que Philip (son petit frère), Bobby Marsh et Nick Parsons, deux amis de Philip, nettoient une maison de leurs occupants zombies. Brian n'a jamais été doué pour ce genre de choses, il n'a jamais été trop doué pour grand-chose de toute manière, et puis il faut bien quelqu'un qui soit là pour boucher les oreilles de la petite pendant que les crânes explosent, non ? Quand tout est en ordre, le groupe décide de s'installer un peu dans la maison, histoire de se poser et d'essayer de comprendre ce qu'il se passe. Parce que même si ils voient des morts qui reviennent à la vie, ils n'ont pas la moindre idée de ce qui a pu déclencher ça. Personne n'en parle de trop dans les émissions de télé ou de radio qui se poursuivent. D'ailleurs, elles sont de moins en moins nombreuses, ces émissions, jour après jour. Pour Brian, la situation est terrible alors que les trois autres semblent mieux la gérer.
À la suite d'une terrible erreur, le groupe va devoir quitter la maison et tenter sa chance. Mais vers où ? Une grand ville semble toute indiquée puisqu'on parle de centre de secours. Le voilà donc qui se dirige vers Atlanta. Seulement, qui dit ville dit aussi plus de monde. Et quand tout le monde se transforme en une chose ignoble, cela en fait des zombies à éviter. Mais même dans une situation aussi merdique que celle-là, on peut toujours entrevoir une lueur d'espoir.
L'ascension du Gouverneur, comme son nom l'indique, nous propose de revenir sur le passé de celui que les lecteurs du comic connaissent bien comme étant sans doute le méchant le plus marquant depuis le début. D'ailleurs, je le dis tout de suite, mais lire ce roman sans connaitre le comic n'a aucun intérêt ; il vaut mieux faire les choses dans l'ordre et la seule vision de la série télévisée ne vous en dira pas plus non plus sur qui est ce personnage central. Donc, nous allons essayer de comprendre comment un homme a pu en arriver là. Robert Kirkman s'est alloué la complicité de Jay Bonansinga pour écrire ce roman à quatre mains. Et on peut dire que le résultat est plutôt réussi. Même si le style est léger, sans trop de fioritures, l'ambiance arrive quand même à être posée. Il faut un peu de temps pour s'habituer à ce nouveau media pour cette série, mais on s'y fait rapidement. Et une fois qu'on entre dans l'histoire, elle nous happe, comme savent le faire les comics. Plus moyen de lâcher prise ; il nous faut la suite. On va donc avancer avec ce groupe de personnages, que l'on voit évoluer au fil des pages. Eh oui, nous n'avons pas tout de suite accès au Gouverneur. D'ailleurs, je salue bien bas les auteurs qui ont su me surprendre sur la fin. Pourtant, avec le recul et en connaissant la manière d'écrire de Kirkman, j'aurais dû m'en douter. Mais ne pas y avoir réfléchi m'a fait une sacrée bonne surprise. Donc, est-ce que ce roman est à lire par les fans du comic ? La réponse est clairement oui. Ne cherchez pas un style d'écriture digne des grands noms de la littérature, vous ne le trouverez pas ici. Par contre, des réponses et cette ambiance que maîtrise si bien Robert Kirkman, vous aurez tout ça, et même plus.
Il faut juste noter quelques erreurs des auteurs quant à la chronologie des évènements. En effet, on nous dit que nous ne sommes qu'à la deuxième semaine de l'épidémie quand le groupe découvre des denrées qui, au vu des longues semaines passées, ont tournées. Cela arrive à un ou deux endroits, mais rien qui gêne vraiment la lecture ; ce sont plutôt de bêtes erreurs d'inattention.
Juste une petit remarque sur la quatrième de couverture. On voit la phrase "Mais pourquoi est-il si méchant ?". Et en lisant ça, j'ai juste eu envie de crier "Parce que !" à la manière de la publicité Orangina à l'orange sanguine. Que ceux qui ne connaissent pas cette publicité excuse la digression, mais je suis sûr que ceux qui la connaissent auraient eu la même envie que moi. Peut-être d'autres mots n'auraient pas provoqué cette envie irrépressible en moi mais ça n'enlève rien au contenu.