Les Chroniques de l'Imaginaire

Récolte la tempête - Mazaud, Jean-Albert

Ijaz n'a pas le choix. Il voudrait rester là, ne pas bouger, ne pas y aller mais ce serait alors la mort, la sienne. Son chef le lui a dit. Alors il obéit et entre dans la maison, à contrecoeur. Tout d'abord, c'est le noir, l'aveuglement après le soleil extérieur. Puis des bruits, une respiration, celle d'une femme, une femme meurtrie et blessée, violée par le chef puis par les autres et maintenant c'est à son tour. Mais il ne peut s'y résoudre. Alors il va faire un autre choix, celui de fuir, fuir cette guerre et toutes ses horreurs. Mais peut-on réellement fuir ?

Avec des mots simples et justes, des phrases très courtes comme des instantanés, des pensées couchées à l’envolée, Jean-Albert Mazaud nous décrit toute l'horreur de la guerre. La guerre absurde où la plupart des combattants sont des enfants qui ne savent ni pour quoi ni contre qui ils se battent. Ils ont juste eu le malheur de naître au mauvais endroit, au mauvais moment. On ne sait pas avec précision où se situe l'action, certainement dans un pays du Moyen-Orient mais honnêtement, on s'en moque. La guerre est une abomination peu importe où elle a lieu. Attention, même si le propos est dur, implacable, impitoyable, il n'y a pas de scènes de combat ou de mort . On assiste juste à la lente reconstruction d'un de ces enfants-soldats qui un jour a fait le choix de tout arrêter. Le remord, les cauchemars, la honte, la haine, tout est là et on a juste envie de croire qu'un jour, plus personne n'aura à vivre cela. Une lecture essentielle à partir de treize ans.