Les Chroniques de l'Imaginaire

Soldats de pierre - Deuxième partie (Les Annales de la Compagnie Noire - 13) - Cook, Glen

La Compagnie Noire est plus forte que jamais, comptant des milliers d'hommes bien équipés et bien entraînés. Après un repos de plusieurs années dans le Pays des Ombres Inconnues et un bref passage au Khatovar, la capitaine Roupille a ramené la Compagnie dans le monde où nous lecteurs l'avons découverte. Les effectifs sont disparates mais nombreux : survivants des Nyueng Bao, ex-prisonniers de la Plaine Scintillante, Enfants de la Mort recrutés en Hsien, quelques sorciers échappés du Khatovar... La Compagnie peut même compter sur l'assistance bien pratique des Ombres Inconnues, les discrètes amies de Tobo. Bref, c'est un adversaire avec lequel il faut compter.

Son objectif : Débarrasser les territoires Tagliens de tous les dangereux ennemis de la Compagnie. Volesprit, la Protectrice tyrannique et insensée qui règne sur Taglios. Et surtout Kina, la sombre déesse qui oeuvre à l'avènement de l'Année des Crânes, c'est-à-dire la fin du monde, à travers ses esclaves la Fille de la Nuit et l'entité qui habite le corps de Gobelin.

Voici enfin la conclusion de la longue épopée de La Compagnie Noire, partie à la recherche de ses origines. Un quart de siècle s'est écoulé depuis l'arrivée dans le Sud. Cela fait déjà longtemps que les "mercenaires" ne travaillent plus que pour eux-mêmes : la Compagnie a survécu à tous les obstacles qui se sont dressés sur son chemin, c'est désormais le temps de la vengeance. Nous allons donc assister à combats sur combats, qui s'étalent sur la plus grande partie du roman. Roupille, qui commande toujours la Compagnie, pêche par un excès de confiance, persuadée de sa supériorité. Cette fois, l'ingéniosité est plutôt l'apanage du commandant des armées tagliennes, Mogaba, le Grand Général : Ancien traître à la Compagnie, il sait que celle-ci ne lui fera pas de cadeau s'il échoue... J'avoue que je me suis parfois lassée de ces batailles incessantes et sans grandes surprises.

Après toutes les péripéties vécues par la Compagnie, on a par moments l'impression que ça retombe comme un soufflé. Des personnages centraux sont éliminés en quelques lignes rapides. Sans parler de la manière dont Volesprit disparait de l'équation, sans qu'on le voit venir et trop opportunément.

Par contre, le lecteur appréciera que cette conclusion soit en demi-teinte, à l'image de la série elle-même : pas de victoire écrasante du bien contre le mal, une situation finale qui clôt les aventures de la Compagnie dans le Sud mais laisse certains protagonistes dans des conditions qui pourraient s'avérer non définitives.

Il est également sympa que pour cette conclusion, les annales soient écrites par Toubib, vieillissant mais ayant toujours l'esprit alerte, bouclant ainsi la boucle : Avec son épouse Madame, ils sont les seuls à se rappeler encore des péripéties de la Compagnie dans le Nord, du temps de la Domination...

Ce n'est pas mon tome préféré, mais je ne suis pas mécontente d'avoir suivi la Compagnie jusqu'ici et de la voir enfin libérée des soucis qui pesaient sur elle.