Les Chroniques de l'Imaginaire

Le bras de la vengeance - Quincey, Thomas (de)

C'est dans une petite ville du nord est de l'Allemagne que vont se produire des faits aussi inattendus qu'atroces. Dans cette petite bourgade sans histoire, et en l'espace d'environ une année vont se produire de nombreux meurtres, plus sanglants les uns que les autres. Mais quelle est donc cette abomination ? Personne n'y entend rien. Personne ne comprend pourquoi des gens aussi disparatres sont touchés. Un gardien de prison, des vieillards, un couple sans histoires. Et pourtant l'assassin semble bien choisir ses victimes...

Cet ouvrage, qui s'apparenterait plus à une nouvelle qu'à véritablement un roman, est à mon sens desservi par le quatrième de couverture, et le résumé qui en est fait. Il semble à la lecture de ce dernier que nous allons assister à une véritable enquête policière résolue avec brio par le narrateur. Il n'en est rien. Il apparaît que le narrateur est un vrai narrateur. Il se pose en véritable spectateur qui fait le récit de ce qu'il a pu constater. Pendant tout une partie de l'histoire on peut donc s'interroger sur certaines longueur, ou certaines zones floues dans le déroulement des choses. On peut se demander pourquoi tant de descriptions, pourquoi tant de détails pour une oeuvre aussi courte. Et on cherche également à quel moment va réellement commencer l'enquête. Elle ne commencera jamais. Les choses se découvriront d'elles même parce que le meurtrier l'aura décidé. Et à cet instant l'épigraphe du début d'ouvrage prend tout son sens, et l'on redécouvre alors un nouveau sens à cette lecture.

Présenter Thomas De Quincey comme le précurseur du roman policier n'est pas à mon sens servir Le bras de le vengeance. Non. Thomas de Quincey est par contre un excellent narrateur, maitre des mots. Chaque phrase est pensée, et une seconde lecture nous fait alors apprécier toute la maitrise de l'homme.

D'un point de vue tout à fait différent, il est amusant de voir à quel point le contexte historique influence ces lignes. L'animosité des anglais contre les français est palpable. Elle est même finalement à la source de toute cette histoire. Avec le recul du temps, c'est un point non seulement distrayant, mais qui permettra aussi à certains plus jeune lecteurs, qui liront peut-être cet ouvrage dans quelques années encore de percevoir l'ambiance qui régnait alors.

En somme, un bon moment de lecture, plus encore de relecture.