Les Chroniques de l'Imaginaire

Le Prince Rebelle (Les Moorehawke - 3) - Kiernan, Celine

Razi, Winter, Christopher et les merrons parviennent enfin à gagner le camp de fortune d'Albéron. Ils ont traversé bien des dangers, et le plus grand reste certainement à venir. Comment Albéron va-t-il réagir ? Et si c'était vraiment lui qui était à l'origine de l'assassinat raté de Razi ? Et pourtant, malgré toutes les craintes, les retrouvailles se passent bien. Les frères ne sont juste plus sur la même longueur d'ondes, et la découverte qu'a fait Albi des plans de Lorcan ne fait qu'agrandir le gouffre qui les sépare. Et pourtant, il va falloir supporter les idées incroyables du prince rebelle, ainsi que ses alliances improbables. Le prix de la réconciliation et de la paix dans le royaume passe par là.

Rarement je n'ai été aussi partagée à la lecture d'un roman. Je reste entre le coté "non, pas déjà, j'en veux encore" et le "c'est tout ?".

On retrouve parfaitement dans cet opus tout ce qui a fait que l'on ai pu avoir envie de le lire, c'est à dire essentiellement les personnages. Toujours aussi profonds, toujours aussi attachants, certains prennent même une importance tout autre. Sol par exemple ou Ullfnaor qui passait relativement inaperçue dans le tome 2. Et puis on découvre Albéron, sur lequel il était bien difficile de se faire une idée jusqu'à présent. Et finalement, il est juste comme on aurait pu le penser: au milieu. C'est un mélange assez surprenant entre le roi Jonathon et Razi.

On pourra déplorer quelques longueurs dans les discussions entre les deux frères, à leurs retrouvailles, mais cela doit finalement être assez proches de conciliabules dans des camps militaires. Finalement, on se rend compte peut être un peu tard que toute la trilogie est basée sur les rapports humains, sur les différences et l'acceptation, sur une certaine conception du bien et du mal et quelque part sur une manière dont toutes ses données ont une fâcheuse tendance à se mêler.

Le seul point qui soit réellement regrettable, c'est que la fin soit un peu précipitée. L'amnésie de Razi, le pardon du roi... Sans vouloir trop en dévoiler, tout va si vite que cela donne une sensation un peu surréaliste.

J'ai donc attendu plusieurs jours avant de me prononcer enfin. Cette trilogie est très bonne. Très agréable à lire, mais il ne faut pas s'attendre à une action débordante ni à des combats incessants et spectaculaires (même si il y en a tout de même quelques-uns...). Par contre, c'est une manière un peu détournée et inhabituelle, mais plutôt efficace de traiter l'intelligence et l'ouverture d'esprit, l'acceptation, l'amour filial et la trahison, bref, en un mot, le compromis que peut être la vie.

Un très bon moment que je conseille.